Le projet The Light Hours vise à faire entrer en résonnance un site d’exception, la Villa Savoye, construite par Le Corbusier à Poissy entre 1928 et 1931 et une vaste installation in situ, de son et de lumière, conçue par l’artiste britannique Haroon Mirza.
En partenariat avec le Centre des monuments nationaux, et à l’initiative de Lab’Bel, Laboratoire artistique du groupe Bel, le projet The Light Hours vise à faire entrer en résonnance un site d’exception, la Villa Savoye, construite par Le Corbusier à Poissy (Yvelines) entre 1928 et 1931 et une vaste installation in situ, de son et de lumière, conçue par l’artiste britannique Haroon Mirza (né en 1977), dont c’est l’une des premières interventions en France.
The Light Hours se veut tout à la fois une rencontre et un dialogue entre architecture moderne et art contemporain, mais également entre expressions de deux moments de l’Histoire : première moitié du XXe siècle et débuts du XXIe. Inviter un artiste, qui travaille le son et la lumière, à venir interagir avec la Villa Savoye est aussi une façon de restituer la fonction première de celle-ci : celle de « Machine à habiter ». La Villa Savoye a en effet cessé d’être un lieu habité pour devenir un monument historique visité chaque année par des dizaines de milliers de personnes passionnées ou curieuses d’architecture et de patrimoine. En prenant appui sur l’histoire et les évolutions fonctionnelles de la Villa, Haroon Mirza a mis en place un dispositif de panneaux solaires pour alimenter des lumières LED qui structurent son installation. Ce dispositif lui a permis d’organiser un vaste réseau de pulsations sonores qui transformeront en espace audible et sonore ce que le Corbusier qualifiait « d’espace indicible ». La simplicité formelle de l’architecture de la Villa Savoye permettant un quasi effacement de celle-ci au profit du libre déploiement de l’intervention pensée par Haroon Mirza. Plus il y a de lumière extérieure qui baigne les installations, plus il y a de sons, plus elles s’animent.
La Villa Savoye, une icône de l’architecture moderniste, a été conçue à l’origine comme une maison de villégiature. Pour reprendre deux expressions célèbres de Le Corbusier, elle a été pensée à la fois comme une « machine à habiter » pour son fonctionnalisme, et une « machine à émouvoir » grâce à l’harmonie de ses formes et la manière toute particulière dont la lumière interagit avec elle. Equipée d’un solarium, d’un jardin suspendu et de larges baies vitrées, la villa s’ouvre généreusement sur son environnement naturel. L’intérieur et l’extérieur s’interpénètrent avec fluidité au sein des différents espaces où la lumière du dehors pénètre avec abondance. C’est donc assez naturellement que la lumière, élément central dans l’œuvre d’Haroon Mirza, est apparue comme une articulation possible entre sa pratique et l’architecture de la villa, et un élément pertinent pour nouer un dialogue avec elle. Le titre de l’exposition fait lui-même référence aux “Heures claires”, le nom donné par les propriétaires à la villa. La lumière du soleil, si présente dans les pièces de la maison, permet, un fois captée par les panneaux solaires, d’apporter l’énergie indispensable à l’animation des quatre œuvres. C’est elle qui alimente directement les systèmes d’animation de diffusion des sons et de lumières qui les composent. Variant en fonction de l’intensité lumineuse, les sons générés se combinent et engagent différentes perceptions possibles en fonction des déplacements du visiteur. L’artiste s’est privé du sens de la vue au sein de la villa pour concevoir et installer ses pièces, afin de donner la primeur de leur appréhension sonore en résonnance avec l’architecture de la villa. « La première raison d’effecteur ma visite de la villa les yeux bandés est une tentative d’appréhender l’espace acoustiquement plutôt que visuellement. Je voulais limiter l’information sensorielle que je reçois de l’espace pour que les autre sens (moins dominants) s’en trouvent intensifiés et reçoivent plus d’information », explique Haroon Mirza. « L’idée est que je ne verrai jamais la maison de mes propres yeux, bien que je l’ai vue dans des livres, sur Internet et que j’en ai reçu les plans », insiste l’artiste.
Du 3 avril au 29 juin 2014
Villa Savoye, Poissy (Yvelines)
www.label-bel.com et www.monuments-nationaux.fr