La 2e enquête nationale sur la construction bois dans la construction, réalisée auprès de 891 entreprises de la filière, délivre ses résultats et permet aux professionnels de préparer l’avenir.
La 2e enquête nationale sur la construction bois dans la construction1, réalisée auprès de 891 entreprises de la filière, délivre ses résultats et permet aux professionnels de préparer l’avenir. Si la part de la construction, tous systèmes constructifs confondus, a diminué entre 2011 et 2012 (- 14 % contre – 9 %), la chute est bien moindre pour le bois.
Premier constat général, le bois tire son épingle du jeu dans un contexte économique morose : Le bois résiste mieux à la crise que les autres systèmes constructifs. C’est plutôt une bonne nouvelle.
Deuxième constat : la construction neuve tire le marché, 12 %. En 2012, les 2 197 entreprises présentes sur le marché de la construction bois en France (30 660 salariés) ont réalisé 3,1 % du chiffre d’affaires total du secteur du bâtiment, soit un chiffre d’affaires cumulé de 4 Md€ (comparable à celui de 2011 qui était de 3,9 Md€).
Troisième constat, le bois français est en tête des actes d’achat. En 2012, 39 % des achats se font auprès des scieries françaises. Un score en progression. En effet, les scieurs français ont suivi l’exemple des charpentiers, en se dotant d’outils de production capables d’apporter une offre compétitive aux entreprises de construction bois. De plus, aujourd’hui, 92 % des achats bois sont certifiés.
Les entreprises, qui tirent leur épingle du jeu, sont anciennes, structurées, professionnelles, de taille moyenne à grande (la part des sociétés de moins de 5 ans a baissé de 28 % entre 2011 et 2012). Elles tendent vers une plus grande professionnalisation et vers l’industrialisation de leur processus de production. En 2012, 68 % font de la conception technique (47 %) grâce à leur bureau d’études intégré et à l’utilisation de logiciels spécifiques. Par ailleurs, les investissements consentis par les professionnels du secteur ces dernières années se traduisent par une plus grande préfabrication en atelier et une diminution des temps d’intervention sur chantier.
L’enquête montre aussi un léger repli du marché de l’extension-surélévation qui a légèrement baissé en volume de part de marché entre 2011 et 2012 (de 19,8 % à 18 %). Cela s’explique par plusieurs facteurs. Le premier est dû à la réglementation qui a augmenté le seuil de la surface, révélant l’obligation d’un dépôt de permis de construire. Le second est induit par le nombre de petites entreprises traditionnellement investies sur ce type de marché qui s’est fortement érodé. Enfin, les chantiers conduits par des auto-entrepreneurs et des auto-constructeurs ne sont pas tous répertoriés.
En clair, rien d’inquiétant pour les professionnels, car le potentiel est là et les enjeux clairement identifiés, résumés dans la trilogie coût/qualité/souplesse de mise en œuvre. Cette baisse relative n’est donc pas une tendance lourde, au contraire. Pour la maison individuelle en secteur groupé et le logement collectif (en particulier l’habitat social), les chiffres sont déjà très bons : pour la première, + 19% entre 2011 et 2012 contre -18 % pour l’ensemble des systèmes constructifs ; pour le second, stabilité entre 2011 et 2012 contre -16% pour l’ensemble des systèmes constructifs. Dans le collectif, mais également dans le tertiaire, la filière bois doit produire un gros travail en direction des bailleurs sociaux et des maîtres d’ouvrage, d’autant que les solutions techniques ont beaucoup progressé et mettent désormais les bâtiments d’envergure à la portée des offres bois.
1) L’enquête a été, une nouvelle fois, financée par France Bois Forêt et le Codifab, en partenariat avec la Fédération française du bâtiment charpente menuiserie parquets (FFB-CMP), Afcobois (Syndicat de la construction bois) et les interprofessions régionales de la filière bois, réunies dans FBR (France bois région).
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