A quelques mois de Batimat, Soprema dévoile déjà ses innovations. Le groupe réaffirme ainsi ses ambitions environnementales et une transition bien engagée vers le biosourcé.
Comme un petit avant-goût de Batimat, Soprema dévoile ses grands axes de développement et des nouveautés produits à découvrir lors de la grand-messe du bâtiment. En effet, l’industriel veut marquer son retour sur le salon et afficher ses ambitions environnementales et d’innovations. Et ce, malgré une période mouvementée… « Nous avons tous vécu deux années très compliquées avec le Covid, la crise de l’énergie et maintenant la guerre, explique Paul Oliveira, Dg Europe et Amérique du Sud. En tant qu’industriel, nous sommes directement touchés par des pénuries de matières premières, des hausses de prix ou des délais de logistiques rallongés. Comme dit la formule “jusqu’ici tout va bien”, mais nous restons concernés par le second semestre et 2023. »
Si les chiffres tendent à se maintenir pour la réhabilitation/rénovation, le neuf semble laisser la profession dans l’expectative. « Nous espérons que le bâtiment va poursuivre sa transition environnementale et énergétique. » Soprema évolue ainsi autour de plusieurs objectifs. Avec en leur centre l’humain, l’environnement et le digital.
Des investissements industriels majeurs
Ces derniers mois, le groupe a réalisé différents investissements industriels. Notamment avec la création de deux nouveaux sites à Nîmes (30) pour la production des isolants polyuréthane et des panneaux isolants à base de paille de riz. Mais aussi, la création de deux nouvelles lignes dans l’usine Pavatex de Golbey (88), spécialisée dans les isolants à base de fibre de bois. « Nous allons aussi concrétiser un site de R&D à Saint-Julien-du-Sault, dans l’Yonne. Notre but est d’aller de plus en plus vers des solutions issues du recyclage ou biosourcées. »
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En effet, en plus de trente ans, Soprema est passé de 65 % de matières pétrosourcées à 35 %. « Fin 2010, nous souhaitions plus d’indépendance face à l’industrie pétrochimique, détaille Rémi Perrin, directeur de la R&D. Ce n’était pas pour un objectif environnemental à la base, mais plutôt pour assurer la pérennité du groupe. » Cependant, ces efforts ont permis à Soprema de préparer la décarbonation de ses process et de ses solutions. « Aujourd’hui, 85 % de notre empreinte carbone, dans les scopes 1, 2 et 3, viennent de nos matières premières et de nos produits. Nous travaillons ainsi sur 4 piliers qui s’appliquent à toutes nos solutions et leurs emballages : la durabilité des matériaux, la frugalité des matières premières, l’éco-conception et le recyclage. »
Durabilité, frugalité, éco-conception et recyclage
Soprema travaille sur l’intégration verticale de ces principes. Par exemple, avec Sopraloop, le groupe a développé la première usine de recyclage chimique de PET pour la fabrication de polyol à destination de mousse polyuréthane. Ou encore avec le lancement d’un nouveau produit : l’Univercell Cristal. Depuis quelques années, Soprema propose une offre d’isolant à base de ouate de cellulose issue des papiers journaux.
Aujourd’hui, l’industriel explore une nouvelle source de matières premières, la glassine. Ainsi, la ouate de cellulose de l’Univercell Cristal est fabriquée grâce aux recyclage et traitement des papiers support d’étiquettes auto-collantes. « Les déchets de glassines représentent 65 000 t/an et 500 000 t/an en Europe, précise Christophe Bourgouin, directeur de l’usine de ouate de cellulose de Cestas. Près de 95 % sont enfouis ou incinérés. L’objectif est de proposer un exutoire français avec une offre de collecte simple et gratuit. »
Une nouvelle base pour la ouate de cellulose Soprema
Soprema a déposé un brevet monde pour le process de transformation de la glassine en ouate de cellulose en voie sèche. « Ce procédé de demande pas d’eau, ni beaucoup d’énergie avec une densité de 23kg/m3. » Avec une conductivité thermique certifiée de 0,041 mW/m.K, l’Univercell Cristal sera lancée commercialement à la fin d’année. « Il y a toute une filière à créer, il nous faudrait environ 5 000 t/an de glassine pour être à l’aise en production. »
Autre innovation, Soprema poursuit ses évolutions dans le domaine de la toiture. Précurseur dans la toiture végétalisée, le groupe présentera aussi durant Batimat la solution Skywater. « Selon les projections, nous serons en stress hydrique d’ici 2040, explique Alicia Adrovic, ingénieure projets hydrologie urbaine Sopranature-Soprema France. Skywater permet une irrigation intelligente et un stockage des eaux pluviales et des eaux grises pour les toitures végétalisées. »
Le logiciel Skywater Manager permet calculer les performances hydriques de la toiture. Il est gratuit pour les clients Soprema. Et l’Aquasmart constitue un point d’eau connecté avec une sonde d’humidité déposé dans le substrat. Les données collectées sur le site et comparées à celles de la météo permettent de régler l’irrigation de la toiture végétalisée au meilleur moment.
Il faudra encore patienter quelques mois pour découvrir sur le stand Batimat de Soprema toutes ces innovations…