Sous la pression de l’augmentation des prix de l’énergie, Cembureau propose des solutions concrètes au niveau local et européen, pour aider les cimentiers à relever la tête.
Article paru dans le n° 102 de Béton[s] le Magazine.
Coup de massue dans le secteur cimentier… Les marchés européens de l’énergie connaissent actuellement, une flambée des prix de l’électricité.
Dans certains Etats-membres de l’Union européenne, ces tarifs ont été multipliés par dix par rapport à l’année dernière. Par conséquent, les coûts de production du ciment au sein de l’UE ont triplé. Cela s’ajoute à la hausse déjà significative des prix d’autres secteurs énergétiques. Et constitue, à court terme, une menace directe pour les activités de l’industrie cimentière européenne.
C’est dans ce contexte que Cembureau, fédération européenne des industries cimentières, propose des mesures immédiates.
Réduire les coûts des entreprises cimentières
Ainsi, Cembureau souhaite que l’UE se projette dans un avenir proche et intervienne sur les règles d’organisation du marché de l’électricité. En particulier, sur le mécanisme de fixation des prix marginaux qui devraient être modifiés, afin d’éviter de nouvelles envolées.
Adopté fin mars 2022, le cadre temporaire des aides d’Etat de l’UE doit permettre à toutes les industries énergivores d’avoir accès à un soutien financier. Ces dernières couvrent 70 à 80 % des coûts éligibles. Hélas, le secteur du ciment n’est, lui, éligible que jusqu’à 50 %. Pour la fédération, cette différence de traitement n’est en aucune manière justifiée.
Des précautions en faveur de l’environnement
Concernant la transition écologique, Cembureau sollicite l’UE sur l’importance d’appliquer des mesures ciblées au sujet du co-traitement dans les fours à ciment. L’utilisation de déchets non recyclables et de biomasse permet de réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés. Cela aide aussi à décarboner la production de ciment. Au niveau local et national, Cembureau appelle ainsi les autorités à rediriger les déchets non recyclables et les déchets de biomasse vers ces fours plutôt que vers la mise en décharge ou l’incinération.
Face aux importations
De plus, les données d’Eurostat1 montrent que les importations de ciment de l’UE ont augmenté de façon significative (+ 300 % en cinq ans, + 54 % rien qu’en 2021). Une tendance qui s’est poursuivie au cours des trois premiers mois de 2022 (+ 47 % par rapport à la même période en 2021). Cembureau souligne la nécessité de mettre en œuvre un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières suite à l’accroissement des importations de ciment.
Face à la flambée des prix, Cembureau se dit prêt à continuer à travailler avec les décideurs politiques pour remédier rapidement aux difficultés que rencontre l’industrie du ciment.
Si aucune mesure n’est trouvée, de nombreuses usines risquent d’être à l’arrêt dans toute l’UE. Un cercle vicieux qui entraînera par la suite une crise dans la chaîne d’approvisionnement de la construction.
1Direction générale de la Commission européenne, chargée de l’information statistique à l’échelle communautaire.