Plante herbacée, le miscanthus peut être utilisée pour formuler des bétons. Alkern mise sur cette matière première écologique pour produire des blocs de remplissage.
Article paru dans le n° 104 de Béton[s] le Magazine
Le miscanthus est un plante herbacée vivace de la famille des graminées, originaire d’Afrique et d’Asie du sud. Aussi appelée “herbe à éléphant”, elle a la faculté de repousser tous les ans à partir des mêmes racines, sans resemage. Et d’être résistante aux fortes
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Ce n’est donc pas par hasard qu’un industriel du béton comme Alkern s’y soit intéressé. « Dès 2012, nous avons co-fondé l’association Biomis G3 pour étudier les possibilités d’usage du miscanthus dans notre secteur d’activité », souligne Christophe Lagrange, directeur “offres” d’Alkern. La démarche s’inscrit aussi dans la politique de l’entreprise, qui vise, comme le rappelle son précepte, à “Innover durablement ensemble”. Une des manières de le faire est de proposer une économie de la ressource pour aller vers des produits différents. A ce titre, le miscanthus constitue une matière première intéressante. Ainsi, à partir du début de l’année 2024, Alkern compte proposer une première gamme de blocs béton allégé à base de miscanthus. « Il s’agira d’un bloc non structurel destiné au remplissage de murs autour d’une ossature porteuse ».
Sur le site d’une carrière Lafarge
Même si ses dimensions ne sont pas encore calées, ce bloc plein devrait mesurer entre 50 et 50 cm de long, entre 30 et 35 cm de large, pour une hauteur de 20 cm. Il sera aussi rectifié pour permettre une pose à joint mince. Côté liant, les choses sont encore à l’étape de la R&D. « Avec un R de 3 m².K/W, notre bloc offre une belle performance thermique. Il est perspirant et est considéré comme un puits de carbone de par l’utilisation du miscanthus. »
Le nouveau bloc doit être produit au sein de l’usine de Bernières-sur-Seine (27), implantée au cœur de la carrière appartenant à Lafarge Granulats. « Nous sommes en train de reconstruire cette usine dans son ensemble car l’ancien bâtiment n’est pas adapté à nos futurs besoins, tant en termes de capacités de production que de taille pour accueillir les nouveaux outils de production », confirme Christophe Lagrange. La proximité de la ressource végétale a aussi dicté le choix de ce site particulier. Enfin l’usine dispose d’un port compatible avec les transports par voie d’eau et il est proches des agglomérations rouennaise et parisienne. Sans compter la présence de collaborateurs qui maîtrise le process industriel du béton.
Pour Alkern, ce bloc biosourcé ne représente qu’une première étape. Même si à date, aucune diversification de l’offre n’est actée, il est évident que l’industriel n’en restera pas là. Et sachant qu’il a la volonté de développer la filière du miscanthus…
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