Président du groupe Mortiers spéciaux du SNMI, Xavier Blaise-Martin fait le point sur l’évolution en cours de la norme NF EN 1504-3.
Article paru dans le n°105 de Béton[s] le Magazine.
En effet, le sujet est d’actualité, puisqu’une mise à jour est en cours au niveau européen. Le projet est bien avancé et la nouvelle version de la norme est quasi-prête depuis plus d’un an. Pourtant, les choses n’ont pas beaucoup bougé depuis… Les discussions sur le nouveau Règlement Produit Construction ont eu pour conséquence de figer le processus d’élaboration et de publication des normes. Aussi, nous pensons que la norme rénovée pourrait paraître seulement en 2024 !
Cette norme va changer pas mal de choses. Ainsi, la segmentation des mortiers sur le marché risque d’être modifiée. La manière de prescrire ces matériaux dans les CCTP1 évoluera en conséquence…
Où en sont les développements en matière de mortiers de réparation à empreinte carbone réduite ?
C’est une véritable lame de fond qui s’est engagée dans notre profession. Tous les industriels développent des solutions ayant une empreinte carbone plus vertueuse. Car, au-delà de pouvoir répondre aux exigences réglementaires qui touchent la construction, c’est surtout un enjeu sociétal majeur auquel notre industrie veut participer. Les mortiers de réparation sont pleinement concernés par ces développements et certains industriels ont déjà lancé des solutions. Le “bas carbone” devient un élément central des stratégies de développement des produits. On devrait donc voir arriver pas mal de nouveautés en 2023 et la tendance devrait même s’accélérer.
Lire aussi : Les mortiers savent caler et sceller…
Quelle est la part des mortiers spéciaux de réparation sur le total des mortiers industriels en France ?
En chiffres d’affaires, les mortiers spéciaux, dont font partie les mortiers de réparation, génèrent environ 20 % de l’activité des mortiéristes. Les mortiers de réparation représentent, eux, environ 25 % du périmètre des mortiers spéciaux.
De son côté, le marché de la réparation des bétons progresse tous les ans depuis presque dix ans. On incite à réparer plutôt qu’à démolir pour reconstruire. Et cela ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin, bien au contraire.
Y a-t-il des évolutions, en termes d’utilisation des mortiers de réparation ?
La situation est stable, les technologies sont plutôt matures et en place. Et il n’y a pas de réelles nouvelles tendances en termes d’applications. C’est plutôt les mortiers en tant que tels qui évoluent avec la mutation vers des solutions moins carbonées.
De même, observe-t-on une augmentation des volumes de mortiers utilisés en réparation en France ?
Il y a bien une progression, mais sa lecture reste délicate si on regarde les toutes dernières années. Entre le Covid en 2020, la reprise violente de 2021, et les pénuries de matières premières et la hausse des coûts de l’énergie en 2022, difficile d’y voir clair. Quant à 2023, il y a beaucoup d’incertitudes sur le maintien ou pas d’une dynamique de croissance de nos marchés…
Propos recueillis par Frédéric Gluzicki
1Cahiers des clauses techniques particulières.
Article paru dans le n°105 de Béton[s] le Magazine.
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