Béton[s] le Magazine n°105 – mars/avril 2023

Bien au-delà de l’âge légal

Alors que certains se posent la question, en ce moment même, de savoir si le bon âge pour partir à la retraite est 62 ou 64 ans, le béton, lui, y a déjà répondu. C’est 50 ans ! En effet, il s’agit là de la référence choisie pour les calculs de base d’une construction standard, en matière de durabilité ou d’empreinte carbone. Et après ? Au pilon ?
Dans les faits, le bâti dure bien plus longtemps que les exigences minimales des cahiers des charges. Il suffit de lever les yeux pour se rendre compte que la plupart des immeubles et maisons qui nous entourent sont loin d’avoir envie de faire valoir leurs droits à la retraite. Septuagénaires et nonagénaires se côtoient à chaque coin de rue. Toujours aussi vaillants. Mais cela ne tient pas du hasard. Comme la forme physique, la structure en béton s’entretient pour gommer les griffures du temps. Et comme pour le sport, l’exercice doit être encadré pour que le remède ne soit pas pire que le mal à traiter.
Au fil du temps, le matériau moderne qu’était le béton à la fin du XIXe siècle et durant le XXe siècle est devenu ancien, puis patrimonial. Nécessitant, parfois, des soins particuliers. Mais cette médecine reste relativement nouvelle. L’expertise progresse à mesure qu’augmente le nombre de patients. Une spécialisation à découvrir dans notre dossier “Savoir restaurer les bétons”, en p. 22. Ceci, pour éviter de mettre en retraite forcée des ouvrages encore aptes et volontaires pour continuer à faire le job. Et bien au-delà de l’âge légal.

Frédéric Gluzicki
Directeur de la publication