VIDEO – Avec Vitaliss, Edycem décarbone tous ses bétons

« Nous ne parlons plus de bétons bas carbone, mais de bétons à empreinte carbone réduite », lance Olivier Collin, directeur général d’Edycem (groupe Herige). Et de poursuivre : « Nous souhaitons démocratiser ce type de solutions constructives. » L’industriel vendéen ne prévoit donc pas de mettre sur le marché une ligne spécifique de produits, mais plutôt de passer la presque-totalité de ses gammes à la moulinette de la “décarbonation”. Et ce, dans le cadre de sa démarche baptisée Vitaliss. Celle-ci s’articule autour de trois axes forts, dont le premier est d’offrir un choix de niveaux de performance carbone. C’est là qu’entre en action le barème Vitascore. Sa base de référence est le ciment de type CEM I 52,5.

« Notre Vitascore indique une réduction des émissions de carbone par rapport à un béton formulé avec un ciment de ce type », confirme Olivier Collin. Le barème se décline en quatre niveaux allant de – 20 % à – 30 % de CO₂ (Vitascore C) à supérieur à – 51 % de CO₂ (Vitascore A+). Edycem a même introduit le niveau Vitascore A+ “0 % clinker”. « Il s’agit là de notre offre de bétons formulés avec des liants disruptifs sans clinker. » En l’occurrence, la solution H-Ukr d’Hoffmann Green Cement Technologies. De même, il y a un béton sous Vitascore A+ Ultra qui, lui, correspond aux formules les plus performantes, en termes d’empreinte carbone, avec des réductions dépassant les – 60 %.

Six nouveaux silos à liants pour commencer

« Dans tous les cas, notre objectif est que 90 % des bétons commercialisés par Edycem soient des solutions à empreinte carbone réduite à l’horizon 2030, dont 40 % en Vitascore A ou A+ », ambitionne Olivier Collin. Ainsi, l’industriel anticipe, dès à présent, les seuils 2025 et 2028 de la RE 2020. Pour mémoire, sur le volet construction, les exigences carbone seront alors de 650 kg de CO₂éq/m², pour ensuite descendre à 580 kg de CO₂éq/m²…

Le second axe de la démarche Vitaliss est de rendre les bétons à empreinte carbone réduite accessibles à tous. Par exemple, en proposant un béton ayant un Vitascore C (donc moins carboné) au prix d’un béton de type C25/30 courant. « Le but est de démocratiser au maximum ces nouvelles solutions. » La partie la plus visible de cette politique est l’installation de nouveaux silos de 80 t à 100 t de capacité unitaire sur 6 des centrales à béton du dispositif industriel d’Edycem. Des équipements mis en place durant l’année 2022 qui facilitent la recomposition des liants de base, un sujet que l’industriel maîtrise très bien. « Nous sommes ravis que la méthode performantielle ait été intégrée dans la nouvelle norme béton NF EN 206/CN », confirme Olivier Collin.

Les chapes fluides ne sont pas oubliées

L’activité “chapes fluides” s’inscrit aussi dans la stratégie Vitaliss. Par nature, la ligne anhydrite est peu carbonée. Ce qui n’empêchera pas de “vitascorer” toute la gamme dans le courant de l’année 2023. Une démarche d’autant plus utile que deux tiers des centrales éligibles proposent les chapes fluides ciment Kalkiss. Sachant que les versions anhydrite sont issues du catalogue Anhydritec. « C’est un véritable partenaire pour nous. » Au passage, Edycem bénéficie de la certification QB 46 pour les chapes fluides concernées…

En parallèle, Edycem poursuit et accélère même la recherche pour pousser encore plus loin les curseurs de la performance carbone. C’est le 3^e axe fort. « Nous sommes la seule entreprise de taille intermédiaire à avoir un partenariat avec une université. A savoir, l’Ecole Centrale de Nantes. » Quatre nouvelles études sont même en cours, dont le comportement des bétons formulés avec des liants ternaires ou bien la formulation avec des liants à empreinte inférieur à 350 kg de CO₂éq/t…

La Fabriq by Edycem comme lieu d’échanges d’idées

Bien entendu, un des points essentiels de la stratégie Vitaliss est la formation des équipes à la parfaite connaissance de la nouvelle offre de bétons. Cela englobe les technico-commerciaux, mais aussi les chauffeurs de toupies, les personnels administratifs ou les gens de la production. A un moment donné ou à un autre, chacun d’eux pourra être amené à parler ou à être questionné sur Vitaliss.

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Le pendant externe de cette formation interne s’appelle La Fabriq by Edycem. Lancée fin 2022, cette démarche est orientée clients, prescripteurs. « La Fabriq vise à mieux collaborer avec les parties prenantes de l’entreprise, à favoriser les échanges et les rencontres pour faire émerger des idées », explique Olivier Collin. Elle crée un lien physique, permet l’expérimentation de solutions innovantes, voire la construction de partenariats. « Nous voulons développer notre propre éco-système et mieux faire connaître Edycem sur son marché. »

Un dispositif industriel composé de 36 centrales à béton

Filiale du groupe vendéen Herige, Edycem en constitue la division béton, présente aussi bien sur le secteur du BPE que de la préfabrication légère. Ceci, à travers la marque Edycem PPL. Côté BPE, l’industriel est présent sur toute la façade Atlantique, de Quimper, en Bretagne, à Biganos, au Sud de Bordeaux. A l’intérieur des terres, le dispositif industriel atteint le secteur du Mans, dans la Sarthe. « Avec le rachat récent des unités de production d’Audoin et Fils Bétons, Edycem est à la tête de 36 centrales à béton. Et assure la fabrication d’un peu plus de 1 Mm³ par an, confirme Olivier Collin. La spécialité génère un chiffre d’affaires de 138,9 M€, pour un total groupe de 792,9 M€, et compte environ 350 collaborateurs. »

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Depuis 2022, une 3^e activité a rejoint celle du béton : le recyclage. Elle est installée sur l’ex-site d’Audoin, à Mérignac (33), sur un terrain de 13 ha, qui héberge aussi une des centrales à béton Edycem. « Là sont déjà traités les retours de béton de 7 de nos centrales. » Mais surtout, la plate-forme assure la production de granulats à partir d’une coupure brute 0/40 livrée depuis une carrière voisine. Une bonne partie est destinée aux centrales Edycem, mais une fraction est revendue sur le marché local.

Frédéric Gluzicki

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