Jusqu’au 7 mai, l’exposition “Représentations” de Clément Mitéran, au 38 rue Quincampoix, Paris IVe, met en avant le processus de création de mosaïques sur mortier et de photographies.
Dans la création contemporaine, nombre d’artistes utilisent comme médium la mosaïque sur mortier. Ainsi, a contrario d’une perception historique de la mosaïque de l’Empire romain ou byzantin, à usage décoratif ou de restauration, ce médium est bien présent chez ces créateurs contemporains. Qui la remettent au goût du jour, comme Clément Mitéran. C’est dans ce cadre que se tient, jusqu’au 7 mai au 38 rue Quincampoix, Paris IVe l’exposition “Représentations”, qui mêle mosaïque sur mortier et photographie. Le durable et l’éphémère se côtoient. La première s’étend dans le temps, la seconde dans l’espace.
Le mortier, pour rendre possible la représentation d’images photographiques
Cette exposition est la première portée par l’association MuPa (Museion Paris) née en 2022. Qui met en avant des artistes s’emparant de la mosaïque sur mortier comme moyen expressif. Mosaïque sur mortier, photographie et visages humains sont au centre de la pratique artistique de Clément Mitéran. Dans trois séries de travaux, l’artiste parisien explore les thèmes liés à la représentation par le portrait à la fois fugace et intemporel. Le mortier est là pour sceller, pour jointoyer, pour rendre possible la représentation d’images photographiques provenant, pour la plupart, d’Internet. Cei, pour la première série : Figures de la mythologie moderne et contemporaine. Le rapport entre photographie et mosaïque sur mortier apparaît comme une rencontre entre deux éléments étrangers l’un à l’autre. Une technique périssable, destinée à capter l’instant fuyant, est déclinée sur la mosaïque sur mortier. Elle-même technique la moins sujette à dégradation, expression de la pérennité par excellence. Inévitablement, l’on perçoit la différence entre la mosaïque d’une part, qui use d’un matériau durable pour exprimer le symbolique. Et la photographie d’autre part, désormais fixée sur support numérique. Donc immatériel ou destiné à disparaître, pour fixer l’éphémère.
Un travail obsessionnel
Le travail de Clément Mitéran est un incessant et obsessionnel processus. Dans lequel s’enchevêtrent des tentatives de recomposition et de décomposition. Qui mènent à l’effondrement de l’identité et de la mémoire. Ces portraits sont incarnés dans la matière faite de sable, de ciment et d’eau, même quand le visage s’efface. Et même, d’autant plus quand il est effacé. « La mosaïque n’en est qu’au début de l’exploration de ses possibilités, comme a pu l’être tout au long du XXe siècle la peinture. Après une disparition de la scène artistique de plusieurs siècles, elle rattrape son retard », explique Clément Mitéran, joignant le geste à la parole, de façon magistrale avec l’exposition “Représentations.
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Cette dernière est un titre à double sens. Il s’agit à la fois de représenter. Puisque l’exposition est consacrée au portrait. Et de s’attacher à reproduire et à interpréter les traits de personnages qu’il a choisis et qui ont d’une manière ou d’une autre croisé son chemin. L’artiste nous les présente à nouveau, dans une sorte de réédition, un ensemble retravaillé, enrichi d’un nouveau chapitre et de nouvelles images. Une remise au goût du jour de cet art millénaire.
M. C.
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