Les exigences liées à la RE 2020 obligent la filière de la construction à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement. L’entreprise francilienne SNRB s’inscrit en tous points dans cette logique, comme l’explique Mahmut Cakir, son directeur général.
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°110
Pouvez-vous nous décrire votre activité ?
Mahmut Cakir : Implantée à Ermont, au Nord de Paris, l’entreprise SNRB conçoit et réhabilite, depuis 1991, des lieux d’enseignement, de culture, de sports et de loisirs. A ce jour, nous faisons 95 % de marchés publics. Notre zone de chalandise s’étend, en grande partie, sur le Val-d’Oise, mais nous nous développons dans toute l’Ile-de-France. De manière générale, nous réalisons des ouvrages qui sortent de l’ordinaire. En particulier, des constructions spécifiques qui comprennent du béton architectonique coloré matricé. Mais aussi, des planchers avec des solutions techniques variées.
La RE 2020 a bousculé le monde de la construction. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle réglementation ?
Il s’agit d’une étape cruciale qui demande de repenser notre manière de concevoir. La RE 2020 pousse l’ensemble de la filière à réaliser, entre autres, des ouvrages qui intègrent des solutions plus vertueuses. C’est une très bonne initiative. D’ailleurs, de notre côté, nous avons été la première entreprise d’Ile-de-France à signer un partenariat avec Lafarge, dès février 2022. Ce qui nous a permis de nous démarquer de nos confrères dans le cadre de notre démarche RSE.
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Depuis, nous proposons à nos maîtres d’ouvrage des opérations en béton bas carbone, car un des objectifs visés est de bâtir décarboné et sans que cela n’engendre de coûts supplémentaires… Ainsi, nous prenons en charge 40 à 50 % du surcoût entre un béton classique et un béton à empreinte carbone réduite utilisé sur un chantier donné. Nous apportons ainsi notre pierre à l’édifice.
Cette réglementation a-t-elle eu des conséquences sur votre organisation ?
En effet, cela nous a amenés à échanger avec les chefs de chantier sur les différentes commandes à effectuer auprès des bétonniers. L’objectif est de connaître la référence du poids “écologique” du béton pour obtenir une solution bas carbone. D’ailleurs, nous favorisons, sur nos chantiers, des bétons qui comprennent dans leurs formulations des ciments CEM II, voire CEM III, moins émissifs. En outre, nous mettons un point d’honneur à ne pas réaliser de commande superflue pour limiter au maximum le gaspillage. Dans le cas contraire, nous mettons en place un système pour récupérer le rebut de béton et favoriser le renvoi vers la centrale. Le but est aussi de faire appel au maximum à la préfabrication pour limiter les surconsommations de béton. Quant à la livraison, nous privilégions les centrales à proximité de nos chantiers. Analyser la distance entre le lieu de production et d’utilisation est un choix qui s’avère le plus pérenne pour la planète.
Depuis deux ans, nous avons mis en place une politique RSE qui s’inscrit en droite ligne avec les exigences de la RE 2020. Après validation, toutes ces actions développées en interne seront publiées sur notre site Internet.
La RE 2020 a-t-elle modifié votre vision sur le matériau béton ou remis en cause son utilisation ?
Avec cette réglementation, nous remarquons que de nombreux projets penchent vers des opérations qui intègrent davantage de structures mixtes bois-béton. Avec toutes les nouvelles formulations mises en place, je pense que nous pourrons, à nouveau, remplacer le bois, moins pérenne, par du béton qui plus est bas carbone.
A ce jour, avez-vous des chantiers qui répondent à ces exigences ?
Nous collaborons avec le conseil départemental du Val-d’Oise, afin de construire à Persan un nouveau collège. Le béton à empreinte carbone réduite EcoPact de Lafarge sera utilisé pour réaliser cet établissement. Une solution qui va aussi être exploitée à Massy, au Sud de Paris, pour confectionner le conservatoire. Les deux chantiers sont aujourd’hui en cours.
Propos recueillis par Arnaud le Brun
Retrouvez le dossier en intégralité ici
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°110
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