Implanté sur la métropole Aix/Marseille, le groupe Bronzo Perasso est créé en 1994. De longue date, les activités de béton et de carrière constituent ses cœurs de métiers, auxquels s’ajoutent le recyclage des granulats et la préfabrication.
Article par dans Béton[s] le Magazine n° 111
Le groupe Bronzo Perasso compte 150 collaborateurs, auxquels s’ajoutent les 120 salariés des transporteurs partenaires. Quatre carrières, huit centrales à béton, une usine de préfabrication, deux dépôts de commercialisation constituent ses différents sites. Sans compter des unités de traitement de déchets inertes, implantés sur l’ensemble des carrières et des dépôts. Le chiffre d’affaires est de 75 M€.
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L’ensemble de ces métiers gravite autour de contraintes communes à l’extraction, à l’exploitation et à la transformation des granulats. Mais aussi, autour d’une volonté globale de réduction de l’empreinte carbone et des coûts inhérents aux différentes énergies. L’optimisation du traitement des déchets de chantier en est un autre pan. Et passe par la sensibilisation des clients à la déconstruction, plutôt qu’à la simple démolition.
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En parallèle, le groupe travaille à l’amélioration des procédures de doubles flux (afin d’éviter aux camions de revenir à vide) et à la préservation de la biodiversité… Sans oublier, les risques liés à la circulation des engins et des camions. Tout comme les risques de co-activité entre piétons et engins. Ceux qui génèrent une routine sur les postes de travail. Enfin, les contraintes dues à des activités, pour l’essentiel, implantées en milieu urbain et péri-urbain…
Gérard Guérit
Des contraintes et des risques communs à tous les métiers
Les mesures de prévention et de suivi portent leurs fruits, puisque Bronzo Perasso affiche treize ans sans accident. « Une longue période sans accident qui nous rapproche en toute logique d’un accident à venir, constate Patrick Rolland, gérant de l’entreprise. D’où l’importance de maintenir un niveau d’exigence élevé. » Cela commence par la sensibilisation et l’implication du personnel d’encadrement. Mais aussi, des entreprises extérieures qui interviennent sur les différents sites. A cette fin, ces partenaires se voient remettre, après formation et validation, un passeport “sécurité/santé”.
En outre, l’entreprise a mis en place des outils de communication et de formation. Chaque année, le planning prévoit une semaine de formation autour de la sécurité. Des “quarts d’heure sécurité” avec retours d’expérience sont aussi dispensés à intervalles réguliers. Quant au risque routier, « Tous les camions de nos partenaires transporteurs sont équipés de GPS, explique Patrick Rolland. De quoi optimiser les trajets et de contrôler la stricte application de la charte transport que nous avons validée. Ce dispositif permet, entre autres, la création de parcours spécifiques pour éviter de surcharger le trafic local… »
Enfin, des contrôles aléatoires sont réalisés pour vérifier le respect du Code de la route ou le non-usage du téléphone au volant… L’ensemble de ces mesures va plus loin que le simple volet “sécurité”. Il représente un enjeu important dans le cadre du maintien de bonnes relations avec les riverains. Un point essentiel pour une entreprise qui évolue en milieu urbain et péri-urbain.
La démarche RSE de Bonzo Perasso, projet initié de longue date
Initiée il y a une vingtaine d’années, la mise en place des normes ISO 9001 et ISO 14001 ne correspondait plus à l’évolution des attentes sociétales. Après avoir travaillé sur le référentiel “Unicem Entreprises Engagées” (UEE), qui pilote les démarches de progrès Cap environnement et label RSE auprès des industries de carrières et matériaux, Bronzo Perasso a décidé d’abandonner les normes ISO. En échange, il s’appuie, à présent, sur ce référentiel, plus en phase avec ses besoins et ses attentes. « Du fait de la pré-existence du système ISO, nous avons acquis une forme de rigueur qui nous a permis de gagner du temps. Nous nous sommes engagés dans cette démarche en 2021 et l’évaluation faite en 2022 par un intervenant extérieur nous a permis d’obtenir le niveau le plus élevé d’exemplarité », précise Patrick Rolland. Au départ, les dirigeants font le choix d’être accompagnés par une personne externe. En 2024, la fonction RSE s’est traduite par l’embauche d’une salariée à temps plein.
Il faut aussi apprendre à “parler aux jeunes”, qui peuvent avoir une image peu attractive, voire négative, de ces métiers. La démarche RSE est l’occasion de communiquer d’une manière différente. Sous l’angle de l’environnement, de la réduction des émissions de CO2, du recyclage… Des thèmes qui parlent davantage aux générations montantes. Huit stagiaires sont aujourd’hui en alternance au sein de l’entreprise. Le but est de les fidéliser à terme…
Des actions à tous les niveaux pour réduire les émissions de CO2
La volonté de réduire les émissions de CO2 est “aidée” par le fait que l’ensemble des matériaux issus des unités de production de l’entreprise parcourent peu de kilomètres pour être livrés. D’un point de vue historique, c’est le lot des produits pondéreux, qui devient peu rentable, dès lors que les distances de livraison s’allongent.
Lors du remplacement des engins, le premier critère de choix se situe au niveau des consommations de carburant. Quant aux véhicules de fonction et de service, ils sont peu à peu remplacés par des modèles électriques. Leur autonomie limitée reste compatible avec les distances parcourues. Et l’entreprise investit dans l’installation de bornes de recharge.
Cette volonté de réduction des distances se traduit aussi par l’intégration des différentes phases de production. Les produits sont fabriqués et transformés sur place. Les centrales à béton sont implantées sur les sites des carrières.
Bien entendu, la réduction des émissions de CO2 passe par la production de bétons bas carbone. Le fruit d’un travail de trois ans, qui permet de livrer des bétons à moins de 50 % de CO2, par l’usage de laitiers de hauts fourneaux, de cendres volantes, de fillers calcaires… Ces évolutions concernent l’ensemble des gammes.
Par ailleurs, le bureau d’études œuvre à un projet de liants sans clinker. « Là encore, cela nécessite des investissements importants, des trémies dédiées, des silos spécifiques. Au total, 4 M€ doivent être mobilisés pour moderniser l’outil de production », précise Patrick Rolland.
Le recyclage des bétons reste une activité à potentiel élevé
« L’activité génie civil, travaux publics et bâtiment a été soutenue entre 2010 et 2020, du fait de la réalisation de chantiers d’envergure. Ceci a généré des déconstructions importantes et l’évacuation d’une quantité inhabituelle de granulats », résume Patrick Rolland. Et de poursuivre : « Face à ces nouveaux besoins, nous avons investi plus de 3 M€ dans le recyclage et avons créé des plates-formes dédiées. A terme, notre but est de valoriser 100 % des déchets du BTP qui entrent sur nos sites. Pour aller plus loin, nous accompagnons nos clients pour qu’ils évitent de mélanger les déchets de chantier. Nous travaillons à la mise au point de formulations de bétons intégrant des granulats recyclés. En ce moment, ceux-ci représentent seulement 1 % des granulats utilisés dans les bétons. Il est donc possible d’aller beaucoup plus loin ! »
Les carrières sont pour ainsi dire intramuros. Néanmoins, toutes les mesures et actions engagées depuis de nombreuses années – bien avant que naisse le label RSE – font que l’entreprise vient d’obtenir son renouvellement d’exploitation. Ainsi qu’un quasi sans faute sur le déroulé de l’enquête publique…
Enfin, par définition, les métiers de Bronzo Perasso sont de gros consommateurs d’eau. Mais l’entreprise vise depuis toujours l’économie de la ressource. Un point très sensible dans le Sud de la France et dans un contexte d’épisodes de sécheresse qui vont en augmentant. La gestion des eaux en circuit fermé, les presses à boues, la sobriété hydrique… sont ancrées dans la culture de l’entreprise. Et ce, à tous les stades de transformation et de fabrication.
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