Alkern  : Une politique RSE commune à 57 sites

Article paru dans Béton[s] le Magazine n°112

Au cours des années et surtout depuis 15 ans, dans le cadre d’une stratégie affichée, l’expansion d’Alkern s’est réalisée par croissance externe. Ceci, avec l’acquisition de petites structures, souvent familiales. Ces unités possèdent chacune leur histoire et leur mode de fonctionnement. Avec, comme point commun, la fabrication de composants en béton. Des produits pondéreux qui nécessitent d’être industrialisés à proximité de leur zone de chalandise. D’où une implantation fine dans la plupart des régions. 

L’activité est répartie sur trois marchés avec une proportion équivalente . Le premier tiers concerne le bâtiment, avec les blocs béton et les planchers pour répondre à l’enjeu d’une construction moins carbonée.

Le second tiers est dédié à l’aménagement des villes pour permettre d’apporter des réponses sur la gestion du cycle de l’eau et de l’infiltration des eaux de pluie. Ceci, pour s’adapter au changement climatique à l’aide de produits de voirie (bordures), d’assainissement (tuyaux, regards). Mais aussi d’aménagement urbain (tables, bancs).

Une démarche RSE très active

Le dernier tiers est consacré à l’embellissement des maisons (pavés, dalles, margelles de piscine, parements, chapeaux de clôture), des allées et des jardins.

Les 57 unités de production emploient au total 1 000 personnes. Pour un chiffre d’affaires annuel de plus de 250 M€.  

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La démarche RSE s’est structurée autour de quatre piliers principaux liés à l’environnement, au contexte social et sociétal. Mais aussi à la gouvernance de l’entreprise. Les thèmes sont nombreux : de la substitution de tout ou partie du ciment par des liants moins carbonés, . A l’utilisation de granulats issus de recyclage. La démarche intègre la proposition de nouvelles offres drainantes pour les sols. Afin d’adapter les infrastructures aux effets du réchauffement climatique. Mais aussi, des solutions isolantes plus performantes pour les bâtiments pour lutter contre les émissions de CO₂. Le tout autour du déploiement de la certification ISO 14001 pour tous les sites de production. L’obtention de la médaille Ecovadis Platinium en 2022 illustre en particulier cet engagement. 

Contraintes et engagements environnementaux d’Alkern

Alkern est certifié ISO 14001 depuis 2006. « Chaque année, nous intégrons de nouvelles unités qui doivent se mettre aux standards d’Alkern. En termes de bruit, de traitement des poussières, de gestion des déchets, de rejets des eaux. Néanmoins, nous polluons peu à la base. Car nos produits ne comportent pas de cycles de chauffage et nous ne générons pas de produits dangereux, de rejets nocifs… Dans leur très grande majorité, nos produits sont 100 % recyclables », précise Marine Dequeker, coordonnatrice HSE. Et Christophe Lagrange, directeur de l’offre du groupe, d’ajouter : « Plus récemment, nous avons pris en compte le stress hydrique. Jusqu’alors ignoré et même si nous sommes une industrie peu consommatrice d’eau. En 2023, nous avons équipé tous nos sites d’un système de relevés digitalisés de nos compteurs d’eau. Pour mesurer nos consommations, identifier nos fuites et trouver les moyens de diminuer nos besoins. Et nous réfléchissons à des solutions permettant de stocker l’eau de pluie ».

Autre point d’actualité, le nouveau décret Beges (bilan des émissions de gaz à effet de serre) rehausse les ambitions. Ceci, en matière de comptabilisation des émissions de Ges. «  En réalité, nos émissions de Ges proviennent de l’amont et du ciment, reprend Marine Dequeker. Après un travail important, nous allons calculer pour la première année le bilan complet des Scopes 1, 2 et 3 d’Alkern. Et nous pourrons ainsi définir une feuille de route et des plans d’action clairs avec nos partenaires, pour le faire diminuer dans les prochaines années.  »

Optimiser et sécuriser toutes les facettes de la production 

Le volet social est une continuité de la problématique environnementale. Par exemple, lorsqu’il s’agit de mettre en place des protections contre le bruit, cela concerne aussi bien les riverains que les opérateurs en usine. Il en est de même pour le traitement des poussières, du recyclage des eaux de process… Des actions incontournables et qui profitent à tous. 

En interne, Alkern cherche avant tout à diminuer les risques, pour l’essentiel, ceux liés aux manutentions manuelles. Malgré l’automatisation poussée des lignes de production, les opérateurs doivent toujours gérer quelques manutentions, lors des opérations de tri sur ligne par exemple. Les gestes et postures sont analysés, avec un travail d’optimisation ergonomique. L’arrivée des exosquelettes est vue comme une piste possible, mais comme le constate Marine Dequeker : «  Ce n’est pas un EPI magique, c’est une piste pour un couple mouvement spécifique/usage spécifique ».  

Les nouveaux embauchés, après avoir été accueillis et informés des spécificités de leur poste. Sont accompagnés par un tuteur pour une durée adaptée. En fonction du poste à pourvoir. Toutes ces procédures et ces garde-fous  visent à limiter les risques. L’industriel ayant constaté que les incidents et accidents sont majoritaires chez les nouveaux embauchés. 

Toujours dans ce registre, Alkern a mis en place des casques bleus et des casques blancs. Les premiers sont réservés aux salariés récents. Qui deviennent “casques blancs ” au bout d’un an, une cérémonie étant organisée pour valoriser cette étape. Pour preuve de la qualité de toutes ces actions, l’industriel a récemment fêté l’atteinte de 1 000 j sans accident sur un de ses sites. Le record actuel est de plus de 8 000 j sans accident dans le groupe.

La gouvernance au cœur de la poltique RSE d’Alkern

Ces dernières années, Alkern a retravaillé plusieurs sujets liés à la gouvernance, dont le renforcement de la cybersécurité. Un sujet devenu sensible avec le développement de la cybercriminalité. Car, même si les activités industrielles d’Alkern ne font pas a priori partie des cibles privilégiées, leur bon fonctionnement doit être garanti en cas d’attaque.

Une autre facette d’une nouvelle forme de gouvernance se traduit par des actions fortes vis-à-vis des achats dits “ responsables” . Cette démarche est très large et s’inscrit dans le schéma  Ecominéro . Cette instance aide les détenteurs de déchets inertes, particuliers ou professionnels, à s’en défaire gratuitement sous réserve qu’ils soient triés. Alkern est un des membres fondateurs de cet éco-organisme destiné à répondre aux exigences de la Rep et de l’Agec.

Dans ce contexte, Alkern propose une vision globale, en amont comme en aval,. Ceci, auprès de ses fournisseurs comme de ses clients.

Cela permet à l’ensemble de la chaîne, de l’extraction des granulats au produit fini. D’évoluer en termes de RSE et de réduire leur empreinte carbone. 

Une bonne gouvernance passe enfin par la mise en application d’une charte éthique. Qui permet à tout collaborateur d’adhérer aux valeurs de l’entreprise. Et qui implique le respect de comportements en phase avec ces valeurs. 

Une approche sociétale globale pour Alkern

Fabriquer des produits pondéreux implique de limiter les distances de transport entre les sites de production et les chantiers. Ce qui pouvait apparaître comme une limite est devenu un atout. Le maillage serré des usines Alkern signifie des distances réduites d’approvisionnement et de livraison. Une situation en phase avec une volonté affichée de sobriété énergétique… Et de réduction d’impact carbone. L’industriel mène aussi une action globale au niveau des matériaux, en intégrant la problématique des chantiers. Le développement des blocs béton rectifiés en est un bon exemple. Ceux-ci permettent de supprimer la fabrication et la manutention des mortiers. Et donc de participer à la réduction de l’empreinte carbone. Ces blocs diminuent aussi la fatigue du personnel de chantier, avec l’atout d’une mise en œuvre plus précise. Il est même possible d’aller plus loin, avec des systèmes de collage par pistolet. 

Toujours dans cette démarche d’amélioration des conditions de pose et de mécanisation de ce qui peut l’être, Alkern travaille sur la pose des pavés . Qui redeviennent tendance  surtout lorsqu’ils sont infiltrants. La pose peut ainsi être mécanisée, à partir du moment. Où on l’intègre dès la conception des produits et de leurs palettisations. 

Une entreprise, ce sont aussi des véhicules utilitaires, de fonction… Avec des choix qui peuvent s’avérer complexes, à l’heure du bannissement du diesel. Comme l’explique Christophe Lagrange, en conclusion : « Nous passons au 100 % électrique pour les véhicules qui ne sont pas amenés à effectuer de gros kilométrages. Les moteurs thermiques classiques désormais à essence restent pour l’instant privilégiés pour les  gros rouleurs  ». 

Gérard Guérit

Article paru dans Béton[s] le Magazine n°112

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