A Evry, au Sud de Paris, la résidence Lucie Aubrac fait la part belle au béton blanc. Un matériau destiné à rester apparent, donc brut de décoffrage...
Article paru dans Béton[s] le Magazine n° 116.
Gris et surtout blanc. Telles sont les teintes qui caractérisent les bétons des façades des bâtiments de la résidence Lucie Aubrac, en cours de construction à Evry (91), au sein de la Zac Canal. Du moins pour quatre d’entre eux, puisque le 5e intègre un autre élément : la brique de parement collée, mais sur une structure en béton armé.
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Sous maîtrise d’ouvrage de 1001 Vies Habitat, le projet est de type social, dans sa globalité. Quelque 99 logements allant du T1 au T5 doivent y voir le jour dans le courant de cette année. L’opération vise la certification NF Habitat HQE, soit une haute performance environnementale. Elle est aussi labellisée RT2012 + 20 % et biosourcée niveau 1. D’où la présence de planchers en bois (CLT) au niveau des appartements en duplex des 7ᵉ et 8ᵉ étages du bâtiment A et du petit bâtiment E en R+2. Les autres lots se développent sur 4 ou 5 niveaux, pour une surface habitable totale de 6 670 m2 environ…
A vrai dire, les bétons ne sont pas tout à fait blancs, mais plutôt de nuance claire, entre un sable et un beige très clair. C’est un choix de la Zac, où se situe le nouvel éco-quartier des Horizons. La particularité de cet ensemble est de s’inscrire dans la réhabilitation d’une emprise foncière publique qui abritait autrefois un centre hospitalier, reconstruit ailleurs. Le programme Lucie Aubrac a donc pour vocation de poursuivre la transformation urbaine du quartier amorcée en 2008.
Sur la base d’un ciment blanc
Le volume de béton blanc architectonique est loin d’être négligeable, puisqu’il représente quelque 874 m3. « C’est Cemex qui a obtenu ce marché, relate Frédéric Droin, ingénieur travaux sur le projet. Il est vrai qu’elles ne sont pas nombreuses, les centrales aptes à fournir un béton blanc dans le secteur. » Cemex a fait le choix de travailler avec le ciment blanc Aalborg White CEM I 52,5 R DK. Mais avant toute acceptation finale par l’architecte Fabienne Guérin-Jean, « nous avons fait réaliser un voile prototype et un voile d’essai sur site en sous-sol pour permettre à l’architecte de valider la teinte ».
Mais aussi les aspects de surface. A ce niveau, il n’y a pas eu de contraintes fortes concernant le bullage de surface, l’architecte acceptant ce type de défauts, car faisant partie de la nature intrinsèque du béton. Toutefois, l’entreprise a mis en place un protocole pour en limiter les effets, en utilisant des banches “maison” B20 à peau inox neuves. Ceci, associé à une huile bio issue de l’offre Valchim et dédiée aux bétons blancs. « Cette huile est très blanche et très aqueuse. Il n’y a que très peu de différence de rendus entre des coulages par temps chauds ou par temps froids », confirme Frédéric Droin.
Des façades engravées
L’essentiel du béton blanc affiche une classe de résistance C25/30, avec une fluidité S4. Toutefois, quelques gâchées ont été coulées en C40/50, en hiver, pour répondre à la nécessité de résistance à jeune âge et permettre de fixer les planchers en bois. De manière classique, la mise en œuvre se faisant à la benne à béton avec vibration, car les voiles et poteaux étaient riches en armatures. « Le Bap a été un temps envisagé, mais finalement non retenu. » Sans doute du fait de la complexité des voiles. Ces derniers présentent une large engravure au niveau de chaque fenêtre, créant une rythmique régulière sur l’ensemble des bâtiments. Et s’inscrivant dans le prolongement du rez-de-chaussée, en béton gris, présentant un dessin en arches successives.
Un système de matrices aimantées en polyuréthane, fourni par Leviat Plaka, a permis de mener à bien le projet. « Plusieurs éléments étaient parfois nécessaires pour couvrir la surface à engraver. La matrice la plus sollicitée a été réutilisée près de 45 fois ! »
Les bétons blancs des façades sont destinés à rester bruts de décoffrage. D’où l’obligation d’apporter un soin particulier dans leur réalisation. Les rez-de-chaussée des bâtiments, en béton gris architectonique (66 m3 en tout) sont lasurés, afin d’assurer protection et uniformité de la teinte. Le choix s’est porté sur la lasure Chryso Pieri Précolor Vario dans la nuance obsidienne à 200 %. De quoi donner aux bâtiments une assise sombre en opposition à la clarté des niveaux supérieurs.
Repères :
Maître d’ouvrage : 1001 Vies
Habitat Architecte : Fabienne Gérin-Jea
BET “structure” : Sibat
Entreprise : Bouygues Bâtiment Habitat Social
Bétons : Cemex
Ciment blanc : Aalborg Portland Franc
Délai : 25 mois
Coût : 17,3 M€
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