Le Bfup constitue une formidable réponse pour les besoins d’entretien et de réparation durable des ouvrages. De longue date, Freyssinet en a saisi toute la dimension.
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°117.
![Arnaud Floquet, chargé d’affaires Bfup projeté chez Freyssinet. [©Freyssinet]](https://www.acpresse.fr/wp-content/uploads/2025/03/1-Fichier-Web-2-1.jpg)
Freyssinet et le Bfup, c’est une longue histoire d’amour, débutée avec le Diable… Disons plutôt, la passerelle du Diable, dans l’Hérault, et celle, jumelle, du Mucem, à Marseille. « Nous avons assuré le dimensionnement de ces ouvrages en Bfup. Puis, le positionnement des voussoirs préfabriqués, suivi de la mise en place de la précontrainte de l’ensemble », dévoile Arnaud Floquet, chargé d’affaires Bfup projeté chez Freyssinet (filiale du groupe Vinci). L’entreprise a aussi assuré la conception des poteaux arborescents du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Des éléments précontraints à la verticale, ce qui n’est pas courant.
Au fil du temps, les applications se sont diversifiées, devenant plus courantes et moins spectaculaires ! « Les bossages en Bfup comme ancrage de précontrainte externe sont une utilisation qui permet de conserver le gabarit routier d’un ouvrage de franchissement. Avec du béton armé, ceci n’est pas toujours possible. » Tout aussi malin, le chemisage de poteaux, toujours dans le cadre de renforcement, mais aussi de réparation. Le principe en est simple : placer deux demi-coques préfabriquées en Bfup autour d’un poteau et remplir le vide interstitiel à l’aide d’un mortier idoine. Et voilà un nouveau poteau, d’une section à peine supérieure, prêt à relever des défis structurels inédits !
Après les développements “classiques”
![Mise en œuvre d’un Bfup par projection dans le cadre de la rénovation d’une buse sous route nationale. [©Freyssinet]](https://www.acpresse.fr/wp-content/uploads/2025/03/Buse-RN70_Freyssinet-France_BFUPS.png)
Le Bfup coulé en place, en mode forain, constitue une autre entrée en matière pour le Bfup. « Une technologie qui nous permet d’ajouter une corde supplémentaire à notre arc de compétences », poursuit Arnaud Floquet. Là encore, les applications ne sont pas sensationnelles, se limitant bien souvent à de petites interventions (en volume), à l’image de patchs de réparation. Mais il peut y avoir des changements d’échelle, comme ce fut le cas sur le canal de Val d’Isère. « Nous avons réalisé le renforcement du fond du canal soumis à une forte érosion liée à la pureté des eaux et aux pierres charriées… »
Après les développements “classiques”, Freyssinet est passé au stade de l’innovation, en introduisant le principe de la projection. Ceci, en partenariat exclusif avec Lafarge et son Bfup Ductal. En effet, il existait une forte demande pour réaliser des renforcements de buses sous routes et autoroutes. La projection était une excellente réponse à cette problématique. Freyssinet a ainsi mis au point et breveté toute la technologie et Lafarge, fourni une formulation spécifique de son Ductal. L’exclusivité a duré quelques années, mais le cimentier ne l’a pas reconduite. « Toutefois, nous continuons à avoir la maîtrise totale du processus de projection, qui reste assez spécifique », confirme Arnaud Floquet.
Il faut être dans la conception globale
Autre usage du Bfup, l’étanchéité des tabliers de pont, tout en créant une couche de roulement. Une fois de plus, Freyssinet a su s’approprier cette technologie pour la proposer aux collectivités et aux concessionnaires privés. « Mettre en œuvre un Bfup dans le cas de travaux d’entretien, de réparation ou de renforcement d’ouvrages de franchissement permet d’assurer leur pérennité, sans devoir en modifier les caractéristiques structurelles. » De plus, la durabilité exceptionnelle du Bfup limite les immobilisations et autres fermetures pour travaux. C’est intéressant sur les ouvrages très circulés, qu’il est compliqué de fermer, souvent pour de longues périodes.
« Offrir des solutions de réparation et/ou de renforcement est dans l’ADN de Freyssinet. Nous nous intéressons surtout aux projets Bfup sur lesquels beaucoup de technologies et de méthodologies sont déployées. » Et qu’il s’agisse de travaux neufs ou de réhabilitation, il faut être dans la conception globale pour pouvoir valoriser le Bfup. Se limiter à une variante “matériaux” n’est pas suffisant. Toutefois, les mentalités changent. Les maîtres d’ouvrage prennent de plus en plus en compte les aspects d’entretien et de maintenance. « Les choses évoluent, ce qui est un bon signal », conclut Arnaud Floquet.
Article paru dans Béton[s] le Magazine n°117.
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