Il est le créateur, le moteur et le gouvernail d’une entreprise. Celui qui assume les risques et leurs conséquences. Portrait d’un chef de PME en travaux publics avec Dominique Dreneri, de l’entreprise éponyme.
« L’entrepreneur est le moteur de l’entreprise. Il fixe les objectifs et décide de la direction qui doit être prise. La base de son travail est l’envie de bien faire et le plaisir de l’exécution des choses. Moi, par exemple, en tant qu’entrepreneur en travaux publics, je ne me limite pas à l’organisation des journées. Mon entreprise faisant de la maçonnerie, et des travaux publics, je ne résiste pas au plaisir de manœuvrer le finisseur. Ma journée type commence à 5 h 30 par la lecture des rapports de la veille et l’organisation de la journée. Je suis là pour gérer les imprévus. Ensuite, je bois un café et discute avec les gars, avant qu’ils ne partent sur les chantiers. Je passe encore deux heures au bureau pour régler les questions administratives, avant de partir moi-même sur les chantiers. Soit pour les réunions, soit pour rendre visite aux équipes. Au retour du terrain, le soir, je fais le bilan avec les équipes pour régler les différentes questions en suspens.
Il est important qu’un entrepreneur sache bien s’entourer pour bien déléguer. Je travaille avec un métreur qui s’occupe du chiffrage des chantiers, avec une secrétaire qui a le rôle administratif et des chefs d’équipes qui gèrent le quotidien des chantiers. Il faut savoir leur faire confiance. Je l’ai appris avec de nombreuses formations. A 62 ans, je sors de deux ans d’école de management. C’est important de savoir gérer son personnel quand on a 25 employés. J’ai du caractère – il en faut dans ce métier -, mais j’ai aussi besoin de m’entendre avec mes équipes. Je ne parle pas d’amitié ou de reconnaissance, mais au moins que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. C’est la base de ce métier. Ensuite, c’est à moi de prendre les décisions pour guider mon entreprise, pour tendre vers là où je veux l’emmener. Mais j’ai coutume de dire qu’une entreprise à toute sa vie pour créer elle-même, dans le sens où nous sommes en constante évolution. »
Abécédaire de l’entrepreneur en Travaux Publics
A comme Avantages : Le plaisir de l’exécution d’une œuvre, que ce soit avec les mains dans la glaise ou en l’organisant. Et puis, bien sûr, la satisfaction et la fierté devant un travail terminé et bien fait.
F comme Formation : Aujourd’hui, je pense qu’il faut un niveau de conducteur de travaux. C’est-à-dire au moins un Bac+2 et si possible être ingénieur. Des personnes comme moi qui se sont formées sur le tas, ce n’est plus possible vis-à-vis des normes et réglementations.
I comme Inconvénient : Finalement, la plus grande difficulté est de trouver du personnel de qualité. Il nous faut des gens intelligents et polyvalents, mais nous [la profession] ne payons pas assez pour les attirer…
L comme Lieu de travail : Je suis 60 % de mon temps sur les chantiers. Le reste se partage entre le bureau et, bien évidemment, la voiture pour les déplacements.
M comme Mission : Je dois m’assurer que les engagements que j’ai pris seront respectés, que les ouvrages seront de qualité. Je dois surtout prévoir l’avenir de mon entreprise, car c’est moi qui fixe le cap.
O comme Outils : Aujourd’hui, on ne peut plus se séparer du téléphone. Pourtant, mes deux meilleurs “outils” son ma secrétaire et mon métreur qui m’apportent une aide très précieuse.
Q comme qualités : L’exemplarité, la rigueur, le courage et être humain, que ce soit avec ses équipes ou avec ses clients.