Il est celui qui conçoit le squelette des bâtiments, prépare le mode d’emploi d’un chantier et assume la garantie décennale. Portrait d’un ingénieur concepteur avec Guillaume Lamoureux de LRING.
« Pour être ingénieur-concepteur, il ne faut jamais avoir de certitudes ou pas trop (rires). C’est-à-dire qu’il faut savoir se remettre en question ou discuter un résultat pour sans cesse innover. Nous avons en charge l’ingénierie des structures, en résumé la réflexion technique sur tout le gros œuvre d’un bâtiment ou d’un ouvrage de génie civil. Cela peut se dérouler dans deux cadres, soit la conception, soit l’exécution. Durant la conception, il s’agit de trouver le procédé constructif qui conviendra le mieux aux contraintes du chantier. Donc techniquement, il faut dimensionner les éléments, tout en cherchant à être au plus proche du champ économique et des exigences environnementales. Le tout pour obtenir un produit fini qui est le dessin, le projet d’une structure qui sera vendue à une entreprise lors d’une consultation.
En exécution, le travail est différent. Nous reprenons le projet du départ en détaillant chaque élément. Son armature, son coffrage, ses modes de mise en œuvre… C’est aussi savoir jouer avec la matière et les éléments. Pour le Béfup, par exemple, nous recherchons en permanence à en repousser ses capacités, et exploiter toute son intelligence (mécanique, étanchéité, durabilité, architectonique….), ce qui aboutit à l’écriture finale de l’ouvrage. Nous ne travaillons pas non plus à la formulation du béton, mais nous discutons en permanence avec les fournisseurs. Mais nous pouvons tout de même jouer sur certains curseurs pour avoir un béton qui correspond à nos besoins techniques. Il faut évidemment avoir une bonne connaissance des chantiers et des dossiers. D’autant qu’une entreprise comme la nôtre gère en parallèle 15 à 20 projets et que nous passons en permanence des uns aux autres. Il faut savoir s’adapter ».
Abécédaire de l’ingénieur concepteur
A comme Avantages : Nous avons beaucoup de responsabilités, puisque nous dessinons le squelette de bâtiments. C’est passionnant de travailler sur un projet de ses premières heures à son inauguration. Pour finir, nous sommes toujours dans le défi, l’innovation, la recherche de nouvelles idées.
F comme Formation : Il faut passer par une école d’ingénierie pour les calculs. Mais la meilleure formation reste le chantier, donc passer par un poste d’ingénieur chantier ou de conducteur de travaux me paraît essentiel pour comprendre et utiliser au mieux ses compétences.
I comme Inconvénients : Je vais reprendre ce que j’ai dit dans les avantages, mais c’est un métier à responsabilité, avec ce que cela implique d’inconvénients. Nous nous engageons sur une garantie décennale, nous construisons d’immenses structures, pour des honoraires qui se réduisent.
L comme Lieu : Bureau (80 %) et terrain (20 %). Mais nous avons besoin d’être sur le chantier ou dans les usines de préfabrication, auprès des architectes, des clients…
M comme Missions : Concevoir un bâtiment en répondant à des critères économiques, techniques, réglementaires, environnementaux et en innovant. Le tout dans une équation où il ne faut pas dépasser le facteur temps.
O comme Outils : Tout part d’une feuille blanche et d’un critérium. Avec une calculette jamais loin. Ensuite, nous passons sur AutoCad et des logiciels d’éléments finis.
Q comme Qualité : La rigueur, la créativité, savoir se questionner, s’engager et communiquer avec les autres membres du chantier. Il faut aussi de la passion.