La reprise d’activité du bâtiment est là. Depuis mi-2016, elle s’accélère, mais reste encore à nuancer.
Le neuf, grand gagnant de cette dynamique
Sur ces sept derniers mois, les mises en chantier de logements progressent de 8,9 % et les surfaces commencées de locaux non résidentiels affichent une hausse de 2,1 %. Cette tendance s’observe aussi bien dans l’individuel (+ 13,4 %) que dans le collectif (+ 17,4 %). Toutefois, « la situation immédiate très positive dans le neuf ne saurait masquer l’amorce d’un retournement dans l’amont de filière », tempère Jacques Chanut. En effet les ventes de logements ont diminué au 2e trimestre (– 1,9 % en individuel et – 9,4 % en collectif). « Il semble que la hausse des prix de vente relevée depuis 2016 commence à désolvabiliser certains ménages, faute de pouvoir compter sur une nouvelle amélioration des conditions de crédit ou sur une meilleure mobilisation de l’apport personnel pour compenser. » Dans le non résidentiel, c’est les taux de réalisation des budgets des collectivités locales pour les travaux de bâtiments, qui inquiètent…
Timide progrès pour l’amélioration-entretien
« Pour la première fois depuis 2011, l’opinion des chefs d’entreprise sur le marché de l’amélioration-entretien et sur ses perspectives se redresse, y compris chez les artisans », confirme Jacques Chanut. Les crédits immobiliers accordés pour les gros travaux connaissent une augmentation de 11,6 % pour le 1er semestre 2017. Quant au locatif privé, il est toujours à la traîne et les travaux entre deux locations se font de moins en moins. « Aujourd’hui, ils ne concernent plus qu’un logement sur sept. Et, faute d’entretien, le parc vieillit ».
Duo gagnant : Emploi / Apprentissage
Le bâtiment a crée près de 15 900 postes au premier semestre 2017. D’ailleurs, le ministère du Travail estime que « sur un an, l’indicateur de tension augmente très fortement. Et de façon régulière, depuis le début de 2015, dans le domaine professionnel du BTP (+ 56 %) ». L’apprentissage se stabilise enfin pour le bâtiment – 0,1 %, contre – 31,1 % durant la période 2012-2016. « Il est probable que la reprise de l’activité en 2016-2017 conduise, dès à présent, à une amélioration de la situation dans la construction ». A ce propos, pour montrer l’évolution des différents métiers, la FFB organisera le 6 octobre prochain “Les 24 h du bâtiment”. Sur le thème “Construire, une passion éternelle”, la manifestation se déroulera au Palais des Congrès de Paris. « Montrer que le bâtiment n’appartient pas à la vieille économie, telle est l’ambition des “24 h du bâtiment” », conclut Jacques Chanut.