OBM Construction… en marche vers la montée en hauteur

Rédaction
30/01/2018
Modifié le 15/11/2018 à 16:51

OBM Construction vise la barre des 100 M€ de chiffre d’affaires en 2020. Ce qui conforterait sa place d’acteur majeur de la construction alternative au béton. Décryptage.

Olivier Messéant, directeur général d’OBM Construction. [©JT]

Olivier Messéant, directeur général d’OBM Construction. [©JT]

OBM Construction, déjà bien établie sur le marché de la construction modulaire, industrialisée ou bois avec ou sans compléments en charpente métallique, met en avant ses compétences, son bureau d’études et son expérience de contractant général. Son directeur général, Olivier Messéant a repris les rênes de cette entreprise familiale il y a trois ans. Ancien cadre de Spie Batignolles, il est pétri de culture d’entreprise générale. Et, à ce titre, il perçoit d’emblée l’un des nœuds principaux sur lequel butent les entreprises de la filière bois : « Il faut se garder d’adopter une approche trop industrielle, quand la raison d’être d’une entreprise est de répondre aux besoins d’ouvrages achevés et prêts à l’emploi. La préfabrication implique une immobilisation de capitaux dans un parc “machines”, qui doit ensuite produire selon une logique, qui n’est pas toujours celle des chantiers ». L’émergence des panneaux CLT offre une bonne illustration de cet état de fait. Les charpentiers du bois se sont tous équipés pour réaliser des éléments en ossature bois, une technique constructive, qui reste, il est vrai, hégémonique sur le marché spécifique de la construction bois. Mais ces lignes de production ne gèrent pas l’intégration des nouveaux panneaux structurels. Elles manquent parfois de flexibilité pour intégrer un appoint souvent nécessaire de poutres en lamellé-collé, sans parler des éléments en charpente métallique, qui sont un complément naturel de la construction structurelle en bois. Résultat : les charpentiers bois passent à côté du potentiel de leur approche constructive pourtant si séduisante par la promesse de chantiers rapides, propres, à nuisances réduites, parfaitement en phase avec les besoins d’aujourd’hui, notamment en agglomération urbaine.

Les ponts roulants installés à l’usine d’Ormes, dans le Loiret, permettent de fluidifier la production. [©JT]

Les ponts roulants installés à l’usine d’Ormes, dans le Loiret, permettent de fluidifier la production. [©JT]

Constitution progressive de capacités
Si l’on suit Olivier Messéant, il ne s’agit pas de revenir vers une gestion foraine des ouvrages, mais d’aborder la question de l’équipement “machines” avec une bonne dose de circonspection. Ce dont l’entreprise OBM Construction a fait preuve tout au long de son petit demi-siècle d’existence. Fondée en 1969, elle se positionne d’emblée sur le marché de la construction industrialisée, qui fait florès à l’époque, avant le “choc Pailleron”, qui mettra indirectement “sur la paille” une bonne partie de la charpente métallique française, comme l’entreprise orléanaise CMC, dont OBM Construction récupèrera les vastes et fonctionnels locaux pour en faire son site de production principal. Un hall est toujours dédié à la charpente métallique, jouxtant un second hall consacré à la transformation du bois, sur un terrain propice à de multiples extensions, y compris à la construction de bâtiments démonstratifs. De plus, OBM Construction a su négocier un premier virage stratégique en 2002, en faisant l’acquisition de son propre outil de production. Depuis, ce dernier s’étoffe régulièrement par des opérations de croissance externe, qui dotent tour à tour l’entreprise d’équipes de montage, d’une ligne de fabrication de murs à ossature bois et de bâtiments modulaires. Et cela devrait continuer sur la même lancée.

Encore davantage d’opportunités

A Villeneuve-le-Roi (95), la cantine de l’école primaire recourt au mélange bois/acier, impulsé par l’entreprise OBM Construction, qui opère comme contractant général de fait. [©JT]

A Villeneuve-le-Roi (95), la cantine de l’école primaire recourt au mélange bois/acier, impulsé par l’entreprise OBM Construction, qui opère comme contractant général de fait. [©JT]


Aujourd’hui, OBM Construction emploie 160 collaborateurs, exploite deux sites de production et réalise un chiffre d’affaires de 60 M€ en 2016, avec l’objectif ambitieux d’atteindre… les 100 M€ en 2020, tout en « accroissant ses parts de marché auprès de clients grands comptes privés ». Les ambitions sont affichées, et même certaines options pour y parvenir. Ainsi, OBM Construction prévoit d’étendre son champ de compétences en charpente, dans le lamellé-collé. Le petit groupe est donc plus que jamais à l’affût d’opportunités de reprise. OBM Construction ne se voit pas en industriel CCMIste. Il s’agit plutôt de relever les nouveaux défis de la construction sèche, comme la montée en hauteur.

Jonas Tophoven

 

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