En 2018, la Fondation Colas s’est ouverte vers l’extérieur avec un programme d’art urbain. Elle a fait appel à deux graffeurs bretons, Brez et L’Outsider.
Créée au début des années 1990 à l’initiative d’Alain Dupont, Pdg de Colas de 1987 à 2007, la Fondation Colas a pour vocation de promouvoir la peinture contemporaine, à travers un concours. Chaque année, elle commande à une dizaine d’artistes de toutes nationalités, sélectionnés sur dossier, des toiles sur le thème de la route. Après leur vernissage au siège parisien de Colas, ces toiles rejoignent les espaces de travail et de réception du groupe, en France et à l’international.
Grande nouveauté 2018 : la Fondation s’est ouverte vers l’extérieur avec un programme d’art urbain. Le support ? Les différents sites de production et unités d’exploitation du groupe, les baraquements de chantier ou bases-vie. « Ces projets artistiques urbains offrent une nouvelle vie à un territoire, en créant du lieu », explique Christelle Lemonnier, responsable de la Fondation Colas. Les problématiques d’urbanisation sont au centre des enjeux du groupe Colas. Dès lors, le soutien à des évènements au cœur de la ville était une évidence.
Toutes le routes mènent à l’art
Pour la 1èreédition de ce programme urbain, la centrale à béton du groupe Servant, près de Béziers (34), a donné carte blanche au graffeur rennais Mathias Orhan, alias Brez. L’artiste a réalisé une fresque monumentale de 13 m x 7 m sur l’unité de production, type camouflage. « Une fierté pour les salariés de l’usine, qui se sont appropriés le projet. » Brez s’est inspiré de la structure “cathédrale” spécifique de la centrale pour réaliser une peinture abstraite géométrique aux couleurs chaudes. Ces dernières ne sont pas sans rappeler le Sud de la France et les toupies jaunes rayées de rouge, qui stationnent devant l’unité.
En parallèle, la filiale Colas Ile-de-France Normandie a souhaité que certains de ses conteneurs, bases-vie soient habillés d’une création contemporaine. Le choix s’est porté sur l’artiste Yann Le Berre, alias L’Outsider. Ce dernier joue sur les tracés géométriques que forment les routes vues du ciel, dans la lignée de son travail sur l’abstraction. « L’association de grands aplats de couleurs vives et primaires avec des verticales en noir et blanc crée un effet dynamique et donne à ces éléments statiques une impression de mouvement, faisant d’eux des points de repère dynamiques sur les chantiers. » On pense au peintre Mondrian, à Fernand Léger et au cubisme, au constructivisme ou au Bauhaus.
Et les prochains projets de la Fondation Colas ? Nous n’en saurons pas plus… Pas avant janvier 2019, en tous les cas.
M. C.