Depuis quelques mois, Clément Blanc est le nouveau directeur général des entités Capremib et Cibetec. Une direction assurée, pour le moment, en binôme avec Jean-Noël Monier, son prédécesseur à ce poste.
Retrouvez cet article dans Béton[s] le Magazine n° 82
Qui est Capremib aujourd’hui ?
Clément Blanc : Capremib est un industriel du béton spécialisé dans le “sur mesure”. Nous travaillons sur des projets précis et sur des produits imposants. Les éléments préfabriqués peuvent atteindre les 50 t…
Capremib est autonome, disposant de son propre bureau d’études, d’un atelier d’armatures et de près de 50 formules de béton de référence. Ce que nous appelons la “Bétonthèque”.
En 2018, nous avons réalisé quelque 50 000 t de pièces en béton, en progression par rapport aux années précédentes…
Et que représente Cibetec dans le groupe ?
Cibetec est la marque des bétons architectoniques. Elle bénéficie de son propre atelier et de sa propre culture. Cibetec est le fruit d’un rachat. Aujourd’hui, cette entité occupe 20 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 4 M€. Sa production correspond à une consommation de 10 000 t/an de béton.
Qu’est-ce qui fait la force du groupe ?
Les hommes qui y travaillent… Nous sommes sur des métiers très spécifiques, qui imposent des savoir-faire parfois uniques. Pour pérenniser ces acquis, nous misons beaucoup sur la formation interne. La présence d’un restaurant d’entreprise constitue aussi un atout, l’usine se situant en zone rurale, à proximité de Cormicy, dans la Marne…
Il y a trois ans, vous avez mis en place un partenariat avec Bonna Sabla ? Comment se développe-t-il ?
Lorsque la demande du Grand Paris a explosé en matière de voussoirs pour tunnels, nous étions déjà un acteur reconnu du voussoir. Mais livrer ce type de produits et en très grande quantité sur l’Ile-de-France depuis Cormicy était peu rentable. D’où l’idée d’un rapprochement avec Bonna Sabla, qui souhaitait se renforcer dans ce domaine. Nous avons donc mis en place une usine commune sur le site Conflans-Sainte-Honorine, dans le Val-d’Oise, pour répondre aux besoins des lots 1 et 2 du prolongement au Nord de la Ligne 14 du métro parisien. Cette alliance a duré 3 ans, mais n’a pas eu de suite, Bonna Sabla a repris son indépendance et racheté notre participation…
Toutefois, nous continuons d’intervenir sur les chantiers du Grand Paris, en conseil, en audit et en aide à l’organisation d’usine. Et restons ouverts à d’autres partenariats… De même, nous regardons les opportunités de diversifications régionales ou d’acquisitions.
Possédez-vous une R&D travaillant autour des bétons ? Vous intéressez-vous aux Bfup, à l’impression 3D ?
La Bétonthèque constitue l’un des éléments de notre R&D autour des bétons. A ce niveau, nous avons aussi un partenariat fort avec Ciments Calcia. Nous avons développé avec eux l’utilisation du ciment CEM III pour la préfabrication de voussoirs.
Le Bfup, nous l’avons démarré il y a dix ans déjà. Notre produit s’appelle Capremix et offre une résistance de 145 MPa à 28 j et 160 MPa à 90 j. Nous souhaitons nous orienter sur l’aspect structurel avec ce matériau. L’architectonique, avec Cibetec, constitue une autre piste. Bien entendu, pour cela, nous pouvons aussi utiliser des Bfup du commerce. Le choix est large aujourd’hui.
Toutefois, cela devra passer par une modernisation de nos outils de production. Ainsi, nous avons prévu de remplacer la centrale à béton de Cibetec durant l’été. Surtout, nous allons installer sur notre site de Cormicy, une centrale dédiée aux Bfup. Ceci s’accompagnera de l’agrandissement de l’usine de 300 m2couverts environ.
Vous êtes filiale de Demathieu Bard. Mais ça ne se voit pas. Pourquoi ?
Demathieu Bard a toujours voulu que Capremib se développe de manière autonome. En tant qu’actionnaire, il nous apporte un vrai soutien dans notre politique de développement, ainsi qu’une réelle information sur les grandes tendances du marché du BTP et de son évolution. En tant que client, nous traitons notre maison-mère avec le même égard que l’ensemble de nos clients. Et de la même façon.
Propos recueillis par Frédéric Gluzicki