L’œuvre lumineuse Timeline de Vivian Daval est en passe de devenir l’installation phare du quartier de Sevran (93), qui accueillait jusqu’à la fin du XIXe siècle les usines Westinghouse.
Il est des banlieues pas toujours faciles. Oubliées, méconnues, elles affrontent le temps, les politiques sans broncher, mais en survivant. Mais c’était sans compter sur Altarea Cogedim et son projet de construction de 60 000 m2 de surfaces. L’industriel a décidé d’habiller un bâtiment RT 2012 (briquettes en façade et isolant classique intérieur, à savoir plaques de BA 10 + 10 cm de polystyrène) en son sommet d’une œuvre d’art lumineuse. Et ce, sur les traces même des anciennes friches industrielles de Sevran (93). Notamment des usines Westinghouse et Kodak. C’est ainsi que l’artiste visuel Vivian Daval a imaginé une installation lumineuse, destinée à faire le lien entre le passé et le futur de la ville. Cette œuvre artistique fédératrice fait partie du projet de revitalisation urbaine SWF (Sevran-Westinghouse-Freinville). « C’est un signal urbain comme une église. Lors du concours, nous avons eu un coup de cœur pour Vivian. Il a fait l’unanimité. Pensée comme un hommage au passé ouvrier de la ville, Timeline est donc aussi une œuvre ancrée dans son époque et résolument tournée vers l’avenir. Autant de raisons qui font qu’elle a vocation à devenir l’un des éléments forts de l’identité du nouveau quartier », se réjouit Arnauld de Labriffe, directeur régional Cogedim IDF – Est.
Timeline, s’illumine la nuit
Proche des grands axes et des transports publics, Timeline s’illumine à la tombée de la nuit. L’œuvre est installée sur une structure métallique, qui entoure le bâtiment en son sommet. « J’ai beaucoup observé, parlé avec les associations de quartier, les riverains. Je me suis renseigné sur le passé de ces lieux. Tout en y ajoutant des valeurs écologiques », souligne Vivian Daval. C’est ainsi que l’artiste a pris en compte les problèmes induits par la pollution visuelle, les matériaux polluants et la surconsommation en énergie. Il a donc opté pour des Led basse consommation rouges-orangées (la couleur de Kodak). Il a choisi le photovoltaïque pour assurer l’autonomie énergétique de l’œuvre. Enfin, l’artiste a limité la production de CO2, privilégiant des fournisseurs d’Ile-de-France et réduit l’usage des matières plastiques dans la conception de l’installation. Cette dernière peut sembler simple de par sa forme, qui reprend la ligne des toits des usines d’hier. Tout en la laissant sortir du cadre, comme si les anciennes usines reprenaient vie.
Les riverains, souvent abandonnés par les pouvoirs publics, se réjouissent d’être au cœur d’un tel projet et se l’approprient déjà. Ils étaient nombreux lors du vernissage le 12 septembre dernier.
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Muriel Carbonnet