Il est des moments où il faut savoir faire des choix. Pascal Carlos vient de les faire, passant du statut de salarié à celui d’entrepreneur. Et d’une manière ambitieuse, en reprenant en même temps les entreprises Ferrer Sud et Martinazzo BTP...
Article paru dans Béton[s] le Magazine n° 91
Le BTP est riche de belles histoires. Et celle de Pascal Carlos mérite d’être racontée. Cadre dirigeant dans un grand groupe – NGE, en l’occurrence -, il a fait le choix de voler de ses propres ailes. « Le virage de la cinquantaine, même si les projets que l’on me proposait en interne restaient intéressants », indique Pascal Carlos. Sans doute une impression d’avoir fait le tour du sujet… « J’avais la certitude que des propositions de reprise d’entreprises allaient se présenter à moi. »Ainsi, non pas une, mais deux opportunités sont arrivées presque en même temps. « Le dirigeant de l’entreprise Martinazzo BTP, une PME basée en Lozère, a appris qu’un repreneur potentiel était sur le marché. » C’est ainsi que Pascal Carlos est devenu entrepreneur, comme il en avait le souhait. Une transition simple en apparence, Jean-Luc Martinazzo ayant accepté d’accompagner le nouveau dirigeant durant deux ans. A vrai dire, la difficulté est venue de la situation sanitaire liée au Covid. « Nous sommes encore en mode dégradé, compte tenu des mesures de protection et de distanciation à mettre en place. Chaque jour, nous perdons encore un quart d’heure de travail », souligne Pascal Carlos.
Repris en plein confinement
La seconde opportunité est apparue un peu par hasard. « Lors d’une réunion à la FFB de l’Hérault, j’ai annoncé mon départ de NGE. Un des dirigeants de Ferrer Sud était dans la salle. Deux jours plus tard, il sollicitait un rendez-vous. »Il cherchait à céder ses parts. L’affaire s’est conclue en plein confinement, à la fin du mois d’avril 2020.
« Une seule entreprise était suffisante pour moi. Mais cette seconde reprise était une belle occasion d’intégrer un autre territoire : la région de Montpellier. Finalement, j’ai mis tous mes œufs dans deux paniers différents ! »Sans compter la grande complémentarité entre les deux sociétés et les synergies qui pouvaient en découler. Avec un chiffre d’affaires de 3 M€, Martinazzo BTP est avant tout une PME rurale de gros œuvre, qui travaille aussi la pierre, intervient en rénovation et fait un peu de génie civil. Ses chantiers oscillent entre 10 000 € à 1 M€. Ferrer Sud se concentre sur les opérations de gros œuvre en logements collectifs, à 80 % pour le secteur privé, avec des chantiers d’une valeur comprise entre 1 et 3 M€. Côté chiffre d’affaires, l’entreprise se situe à près de 11 M€ par an.
Une double stratégie de développement
Qui dit “deux entreprises”, dit aussi “double stratégie de développement”. Car, c’est là le nouveau défi pour Pascal Carlos. Déjà, il n’y aura pas de fusion entre les deux entités. « Ce sont des marques fortes sur leurs territoires respectifs, les faire disparaître pour créer autre chose à la place irait à l’encontre de toute logique. »En revanche, élargir les champs de compétences, voire les territoires d’intervention constitue une suite rationnelle. Ainsi, Martinazzo BTP a vu l’ouverture d’une succursale à Rodez (12). L’objectif pour l’entreprise est de doubler son chiffre d’affaires à 3 ans. « Je souhaite devenir aussi un partenaire des entreprises agréées Monuments historiques pour intervenir sur les parties “béton”. J’ai de plus pour objectif d’entrer sur les marchés Enedis, afin de réaliser de petites opérations de travaux publics », dévoile Pascal Carlos. Pour Ferrer Sud, les ambitions sont toutes autres. Aller davantage sur les marchés publics et surtout tertiaires, « afin de créer une complémentarité avec l’existant ». Pour cela, Pascal Carlos compte recruter de nouveaux conducteurs de travaux. Enfin, Ferrer Sud sera aussi à l’affût d’opérations de réhabilitation structurelle, tels le curage et le désamiantage. Ou encore le renforcement de fondations. De beaux développements en perspective…