La NF P18-451 est parue en décembre 2018. Associée aux normes NF P18-710 et NF P18-451, elle permet aux Bfup de disposer d’un corpus normatif complet.
Retrouvez cet article dans Béton[s] le Magazine n° 81
Ces dernières années, les Bétons fibrés ultra hautes performances (Bfup) se sont installés dans le paysage de la construction. Au travers de références importantes en France et à l’étranger. Les plus grands architectes, tels Jean Nouvel avec la tour La Marseillaise, Frank Gehry et la Fondation Louis Vuitton, Marc Mimram avec la Gare TGV de Montpellier ou Rudy Ricciotti avec le Mucem et le stade Jean Bouin, se sont emparé de ces matériaux pour dépasser les limites techniques et inventer les bâtiments de demain. Quant aux acteurs du génie civil, ils y ont vu une opportunité de concevoir des structures neuves ou réaliser des réparations. Qui limitent l’impact des travaux et qui résisteront à l’épreuve de temps.
Les propriétés de Bfup
Pionnière et leader dans le développement des Bfup, la France a été la première à émettre des recommandations. Grâce à un groupe de travail dédié au sein de l’AFGC. Ceci, dès 2002. Ces recommandations ont été mises à jour pour s’accorder avec l’Eurocode 2 en 2013. Le nombre de références et les retours d’expériences positifs se multipliant, un travail de normalisation a été engagé…
Leurs propriétés font des Bfup des matériaux très différents des bétons à hautes performances, voire à très hautes performances. Ils ne pouvaient donc relever de norme NF EN 206/CN :2014. Ni être considérés par l’Eurocode 2 pour la conception de structure les utilisant. La norme NF EN 13670/CN :2013 n’était pas entièrement adaptée à l’exécution des ouvrages en Bfup.
Le corpus normatif des Bfup s’articule donc autour d’un triptyque documentaire similaire à celui des bétons. La première norme parue, NF P18-710 (avril 2016), définit les règles de calcul d’une structure en Bfup. Il s’agit là d’une addition nationale à l’Eurocode 2. Dont elle reprend la trame pour compléter et amender certaines dispositions spécifiques à l’utilisation de ces matériaux d’ingénierie. La seconde norme parue, NF P18-470 (juillet 2016), permet la qualification du matériau Bfup. Définissant ainsi l’ensemble des exigences de composition, les performances minimales ou la prescription par propriétés spécifiées. Cette norme est indépendante de l’EN 206/CN :2014.
La NF P18-451 en question
Il ne manquait à ces deux premiers textes que le dernier document relatif à l’exécution des structures en Bfup : la NF P18-451 parue en décembre 2018. A l’instar de la norme de dimensionnement. Cette dernière norme s’appuie largement sur un texte existant : la norme EN670/CN :2013, régissant l’exécution de structures en béton. La norme NF P18-451 détaille donc les spécificités liées à l’exécution de structures en Bfup.
Le premier point d’attention est relatif à la gestion de l’exécution. Notamment, la documentation permettant de définir les spécifications d’exécution ou le plan de qualité. Ensuite, la norme souligne les points de vigilance à apporter à la conception des coffrages. Enfin, elle détaille l’ensemble des spécificités liées aux opérations de bétonnage d’une structure en Bfup. Cette partie constitue un apport complet quant aux sujets. Allant de la spécification du Bfup jusqu’aux opérations de cure et protection.
L’arrivée de cette dernière norme devrait permettre de déverrouiller la prescription de structures en Bfup. Puisque maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre disposeront de l’intégralité des documents normatifs pour prescrire une structure Bfup, sans passer par un ATEx, parfois long et couteux.
Dans le cadre du groupe de travail de l’AFGC, “Bien prescrire les bétons”, l’ensemble des normes Bfup seront présentées lors des journées techniques organisées à travers la France depuis février 2017. Prochain rendez-vous : le 2 avril à Bordeaux !
Julien Derimay, ingénieur d’affaires Ductal chez LafargeHolcim