L’OPPBTP se mobilise pour la santé des professionnels du secteur de la construction. Ceci, à travers une campagne de sensibilisation intitulée “Contre le bruit, j’agis”.
Afin de sensibiliser les professionnels du secteur du BTP face au risque du bruit, l’OPPBTP1 lance une campagne nationale intitulée “Contre le bruit, j’agis”. Cette dernière vise à rappeler l’importance de la prévention collective et présente les solutions existantes à adopter. A travers ce projet, l’OPPBTP tient à valoriser les protections individuelles contre le bruit (PICB) les plus efficaces et à faciliter leur acquisition.
Dans le secteur du BTP, le bruit est omniprésent et constitue une nuisance majeure. Une exposition trop importante peut entraîner une perte auditive irrémédiable. Ainsi que d’autres risques associés, tels que la fatigue, le stress ou encore des troubles de l’équilibre. « Le bruit est parfois négligé dans le secteur du BTP, car les salariés sont déjà très exposés à de nombreux autres risques, souvent perçus comme prioritaires, déclare Antoine Hauter, médecin du travail. Par ailleurs, les professionnels ont tendance à minimiser le risque lié au bruit, car ses conséquences sur la santé n’ont pas d’effets immédiats. Malheureusement, la perte auditive est déjà réelle et irrémédiable. Ceci, dès lors que les personnes touchées commencent à se rendre compte des difficultés qu’ils rencontrent. D’où l’importance de mettre en place des mesures préventives. » D’autant plus que l’enquête Sumer2 a démontré que plus de 64 % des salariés interrogés déclarent être concernés par les nuisances sonores. Réalisée en 2017, elle a été conduite, afin d’étudier l’évolution des expositions face aux risques professionnels.
Réaliser une évaluation interne des risques sur le terrain
Consciente du danger, la profession tient à rappeler les grands principes de prévention à mettre en œuvre. Les entreprises doivent avoir recours à une évaluation de ces risques sur le terrain.
Dans un premier temps, chaque employeur peut identifier les postes de travail les plus exposés et les équipements représentant les principales sources de pollution sonore. Par la suite, il est primordial qu’il distingue les bruits continus des bruits impulsifs. Qu’il réalise des tests à l’aide d’un sonomètre et qu’il prenne en compte la durée moyenne des travaux concernés par les nuisances. Ce diagnostic constitue le point de départ de la démarche de prévention.
Une fois les dangers détectés, les entreprises disposent de diverses mesures de protection collective afin d’éviter aux employés une exposition nocive. La première action à mettre en place est d’intégrer les nuisances du bruit parmi les critères d’achats lors de l’investissement matériel. L’OPPBTP recommande de s’équiper des outils ayant de meilleures performances acoustiques. Ceci, en tenant compte des indications données par le fabricant, qui sont à retrouver sur la notice et sur l’étiquetage du matériel. Pour l’Organisme, certains types d’équipements restent à privilégier. Il conseille de favoriser des machines électriques, moins bruyantes que les thermiques ou pneumatiques.
Le recours à des équipements de protection
Une organisation de travail peut être mise en place, afin de réduire le temps d’exposition au bruit des opérations. Pour ce faire, il faut distinguer physiquement sur le chantier les opérations les plus bruyantes.
Une planification des tâches alternée peut permettre aux salariés d’intervertir entre activités bruyantes et calmes. Enfin, si les opérateurs sont toujours soumis des bruits supérieurs au seuil de nocivité de 81 dB, ils doivent avoir accès à des EPI de protection.
En France, environ 8 M de personnes utilisent des vêtements professionnels. Il est indispensable d’avoir une tenue adéquate pour travailler en toute sécurité. Toutefois, l’OPPBTP insiste sur le fait qu’il n’est pas nécessaire de recourir à une surprotection. Celle-ci doit être adaptée à chaque utilisateur. « Il est important de déterminer l’atténuation acoustique adéquate, en fonction de la tâche effectuée et de l’environnement de travail dans lequel évolue l’opérateur, précise Mohamed Trabelsi, responsable du domaine EPI à la direction technique de l’OPPBTP. Dans le cas contraire, celui-ci risque de ne plus rien entendre autour de lui et de ne plus pouvoir communiquer avec ses collègues, ce qui le dissuaderait de porter l’EPI. » Pour en savoir davantage sur les nombreux EPI existants, découvrez notre dossier spécial.
Se mobiliser face aux risques qu’engendre le bruit
La campagne “Contre le bruit, j’agis” vise à accompagner les professionnels dans leur choix d’équipement de protection. Ainsi, 9 fabricants et distributeurs se sont associés à ce projet. Parmi eux, 3M, Cotral, Earsonic, Auditech-Innovation, Interson, Uvex, Selta Plus et le groupe RG. Grâce à cette collaboration, les entreprises peuvent bénéficier d’offres promotionnelles exclusives. « En nous associant aux fabricants et fournisseurs de protections individuelles contre le bruit, nous souhaitons faciliter tous ensemble l’acquisition de ces protections, explique Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP. Et faire un pas de plus vers une protection optimale des professionnels. » L’Organisme et ses partenaires ont choisi de mettre en avant 3 équipements de protection, considérés comme les plus efficaces. En premier, les bouchons personnalisés, qui permettent de filtrer seulement les bruits agressant l’oreille. Tout en conservant une communication classique. En second lieu, les coquilles anti-bruits, qui ont l’avantage d’être résistantes et de s’ajuster facilement. Et enfin, les casques anti-bruits électroniques, offrant une meilleure restitution du son en dehors du bruit environnant. Les organisations professionnelles et salariales, ainsi que les services de santé se mobilisent pour soutenir cette campagne.
1Organisme professionnel de prévention bâtiment et des travaux publics.
2Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels.