Quels perspectives, stratégies et avenir pour la construction bois ? C’est la question à laquelle répond Xerfi dans sa dernière étude.
Depuis plusieurs années, la construction bois bénéficie d’un engouement favorable. Prise de conscience écologique, implication des pouvoirs publics au plus haut niveau et à l’échelle de la Ville avec l’arrivée d’élus “verts”, et dernièrement, la RE 2020 boostent l’image du matériau. Des phénomènes qui se traduisent aussi en chiffres, avec une progression du marché dans le domaine de la construction. Mais la crise a mis un coup de frein à cette dynamique.
Dans une étude publiée “Le marché de la construction bois face à la RE 2020 : scénario à l’horizon 2023 – Quelles perspectives et stratégies de croissance pour les acteurs ?”, réalisé par Lauric Berthier, chef de projet, Xerfi indique que le chiffre d’affaires des spécialistes du bois est tombé à 1 680 M€ en 2020. Contre 1 900 M€ en 2018. Le marché devrait repartir en 2021, grâce à un effet de report des programmes prévus l’année dernière. Mais aussi plusieurs facteurs comme l’arrivée de la RE 2020, le budget alloué au bois dans le Plan de Relance ou encore, le plan d’action interministériel lancé fin 2018.
Une filière bois freinée dans son élan
Cependant, les enjeux pour la filière restent multiples pour pérenniser son déploiement. Si Xerfi estime que le bois pourrait atteindre 8 % de parts de marché en 2023, grâce au contexte favorable susmentionné, la structuration de la filière bois est inéluctable pour son devenir. « Actuellement, faute d’une industrialisation suffisamment développée, seulement 63 % du bois utilisé pour la construction provient de forêts françaises, d’après le Comité stratégique de la filière bois », indique Lauric Berthier.
Sachant que l’espace forestier constitue 30 % du territoire. De plus, selon l’étude, les forêts sont peu ou mal exploitées, avec davantage de bois feuillus, quand le résineux est nécessaire. Xerfi met aussi en exergue l’impact des géants du BTP et de l’immobilier dans l’émergence de la construction bois. Liant ainsi le développement de la filière aux engagements de ces acteurs, mais aussi de ceux plus modestes et plus spécialisés.
La préfabrication comme levier de compétitivité prix
« Le promoteur Rei Habitat […] a par exemple annoncé vouloir investir dans la filière bois-forêt française, afin d’en accompagner le développement industriel. »
Enfin, l’innovation, la transition numérique et la place de la préfabrication semblent tout autant prioritaires au regard de l’étude. Des leviers permettant de répondre efficacement aux problématiques actuelles, à l’image de la promotion de la mixité des matériaux, la stratégie bas carbone.
Mais aussi, des interrogations sur la résistance au feu ou encore, les performances acoustiques… Concernant la préfabrication, l’étude indique que la pratique améliorerait la compétitivité des prix des constructeurs bois. « En plus de réduire considérablement les nuisances sur sites (bruits, déchets, entrave à la circulation…) et les délais de livraison, ce mode constructif permet de réaliser des économies d’échelle et des gains de productivité. »