Etnisi conçoit et fabrique du mobilier avec au moins 75 % de matières issues du recyclage, comme les coquilles de moules ou les voiles en béton.
Article paru dans le n° 98 de Béton[s] le Magazine
Quel est le point commun entre des coquilles d’huîtres de la Braderie de Lille et du béton de déconstruction ? Etnisi ! La start-up lilloise conçoit et fabrique du mobilier, du carrelage et des objets design avec au moins 75 % de matières issues du recyclage, comme les coquilles de moules ou les voiles en béton. « En 2016, j’ai quitté mon emploi dans une grosse entreprise de BTP pour trouver une solution de réutilisation des déchets de ce secteur, explique Espérance Fenzy, fondateur d’Etnisi. Le process de récupération, de transformation et de production était mis en place en septembre 2017. Depuis, nous traitons 2 t/j de matières. »
Des objets et un réseau uniques
Le béton est issu de la déconstruction, mais limité aux fractions les plus fines. « Il y a déjà une filière de réutilisation des fractions les plus grosses, qui finissent par exemple en remblais. Cela n’aurait pas eu de sens de nous intéresser à ce gisement-là. » Le but étant de réduire au maximum les déchets issus du BTP qui finissent en décharge. Tout en créant des objets à la personnalité à part. « La matière continue de vivre. Pour exemple, le béton de la région lilloise est riche en granulats calcaires. Alors que dans le Boulonnais, c’est l’argile qui est plus présente. Les objets créés avec le premier sont plutôt gris. Avec le second, plutôt marrons. C’est un parti pris de notre part, utiliser les aspérités et l’hétérogénéité pour créer des objets uniques. » Et un réseau unique aussi.
Lire aussi :
Les matériaux biosourcés au quotidien
En effet, Etnisi prévoit d’essaimer son process dans les 40 plus grandes villes françaises d’ici 5 ans. Non pas pour le chiffre d’affaires, mais pour traiter localement les matières et relocaliser les emplois. « Nous travaillons avec des entreprises d’insertion pour produire avec les gisements de matières locales. Etnisi ne sera pas une entreprise de 3 000 personnes réalisant du mobilier. Mais quelque 50 personnes qui aident à mettre en place un process, permettant de transformer n’importe quelle matière en un objet du quotidien. »