Délamination des dallages en béton #2 : Une méthode pour choisir les bons matériaux

Rédaction
28/05/2021
Modifié le 13/02/2023 à 14:18

Dans l’article “Délamination des dallages en béton #1”, Paul Acker a décrit les différentes pathologies des dallages industriels et analysé les mécanismes de délamination. Pour les dallages bi-couches, il montre ici comment en mesurer les paramètres clefs et sélectionner les formulations qui réduisent le risque de délamination.

Article paru dans le n° 94 de Béton[s] le Magazine

Les dallages bi-couches sont constitués d’une superposition de matériaux : une couche structurelle en béton de 15 à 50 cm et une couche superficielle d’usure de quelques millimètres d’épaisseur. [©ACPresse]
Les dallages bi-couches sont constitués d’une superposition de matériaux : une couche structurelle en béton de 15 à 50 cm et une couche superficielle d’usure de quelques millimètres d’épaisseur. [©ACPresse]

Les dallages bi-couches sont constitués d’une superposition de matériaux. La première couche est un béton coulé en place, de 15 à 50 cm d’épaisseur selon l’importance des charges de service. Qui assure la rigidité de l’ensemble. De quelques millimètres d’épaisseur, la seconde couche permet de résister à l’usure et à l’abrasion. Cette couche de surface,que l’on appelle aussi “couche d’usure“ou “durcisseur”, est en un coulis de ciment ou un mortier fin, appliqué en “frais sur frais”.

Cette dernière expression signifie que le durcisseur a été mis en œuvre juste avant la fin de la prise de la première couche. Ceci, afin d’assurer la continuité de la phase cimentaire, une solide liaison mécanique entre les deux couches et son monolithisme.

I –Compositions et retraits très différents

Ayant des fonctions distinctes, les deux matériaux qui composent le dallage ont des compositions propres et donc des retraits très différents[1].

1 – Pour le béton de la première couche, c’est surtout la rhéologie qui va faciliter sa mise en œuvre, qui est recherchée. En effet, la solidité d’un dallage s’obtient d’abord par son épaisseur et par son armature. Chercher à augmenter la résistance du matériau est même contre-productif, puisque cela va augmenter son retrait plus que sa résistance en traction !

Pour obtenir un béton fluide et sans ségrégation, il faut que sa granulométrie soit continue* et que le rapport E/C soit supérieur à 0,45. Un tel béton aura un retrait de dessiccation supérieur à son retrait endogène. L’évolution de ce retrait dans le temps et dans l’épaisseur de la couche va donc suivre de près l’évolution de sa perte en poids.

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