Via son enquête annuelle sur la conjoncture et les perspectives des industries des produits de construction, l’AIMCC affiche son pessimisme pour 2024.
Le constat est sans appel, le secteur de la construction est en pleine crise… Et les résultats de l’enquête annuelle qu’a présentés l’AIMCC1 illustrent les difficultés que rencontre la filière. Mené auprès des industriels du gros œuvre, du second œuvre et des équipements, ce rapport détaillé concerne la conjoncture et les perspectives des industries des produits de construction. De par la situation actuelle, les membres de l’association ont ainsi exprimé leur inquiétude.
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Un pessimisme général, qui se reflète sur le volume d’activité en 2023 par rapport à 2022. En effet, 86 % des répondants ont connu une baisse d’activité. Parmi eux, 47 % estiment cette chute supérieure à 5 %. « Une tendance qui est due à une diminution de la demande pour 35 % des interrogés et aux conséquences de l’inflation pour 25 % d’entre eux, explique Philippe Gruat, président de l’AIMCC. Mais d’autres freins ont été cités comme les contraintes de main-d’œuvre, les tensions sur les prix d’approvisionnement et les prix de l’énergie. » Pour le niveau d’activité par filière, le gros œuvre indique des résultats quasi-identiques en 2023 par rapport à 2022. Tandis que le second œuvre affiche une légère hausse. Quant aux équipements, les résultats sont plus contrastés en fonction de la famille représentée.
Un volume d’activité en 2024 prévue à la baisse
En ce qui concerne l’opinion sur le volume d’activité pour 2024, les industriels prévoient un fléchissement très significatif comparé à 2023. Pour la moitié des répondants, la baisse sera comprise entre 5 et 10 %. Mais pour 26 % d’entre eux, elle sera supérieure à 10 %. Seuls, 20 % des interrogés attendent une activité équivalente ou en légère hausse en 2024.
« Les industriels vont être confrontés à de nombreux enjeux en 2024. Par conséquent, nous exigeons auprès des pouvoirs publics une politique de relance du neuf. Mais aussi, la massification de la rénovation performante des bâtiments. Face à cette nouvelle crise financière, nous appelons l’ensemble de la filière à tenir et à rester solidaire pour qu’on puisse réagir collectivement. En effet, c’est par le dialogue et les échanges que notre secteur pourra traverser cette phase difficile. »
Tous les indicateurs en berne
De manière générale, les trois segments de marché prévoient une baisse d’activité, avec des variations plus ou moins importantes. Le gros œuvre et les équipements anticipent une diminution des résultats très significative. Alors que le second œuvre prévoit des baisses mais pas au-delà de 15 %.
Quant à l’évolution des effectifs des entreprises pour 2024, elle devrait rester stable, voire progresser pour 60 % des interrogés. Mais de son côté, « Le gros œuvre envisage une diminution de ses effectifs. Ceci s’explique par une difficulté de recruter qui comprend aussi les intérimaires. Pour la plupart des organisations professionnelles, le profil le plus recherché en 2024 est celui des techniciens. »
Les priorités de l’AIMCC pour 2024
En ce qui concerne les principaux facteurs de freins à l’activité des entreprises en 2024, les contraintes financières et la baisse des carnets de commandes sont au centre des préoccupations des industriels. Ces derniers doivent d’ailleurs répondre aux enjeux liés à la transition écologique. « Il s’agit de leur priorité numéro 1. Les fabricants de matériaux de construction sont dans l’obligation d’investir dans la R&D pour répondre aux objectifs de décarbonation. Pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs dans ce domaine, nous allons nous assurer de leur compétitivité. Ceci, sans compromettre leur équilibre financier. Une tâche complexe à réaliser suite à l’inflation. Pour cette nouvelle année, nous souhaitons continuer à impulser et à accompagner les feuilles de route de transition écologique de chaque famille de produits. Mais aussi, d’accompagner les industriels dans le déploiement de la Rep pour contribuer à l’économie circulaire. D’ailleurs, il est essentiel que les metteurs sur le marché de ces produits obtiennent des Fdes », conclut Philippe Gruat.
1Association française des industries des produits de construction.
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