Bernard Tschumi reçoit le Grand Prix d’Architecture

Muriel Carbonnet
08/07/2024
Modifié le 05/09/2024 à 17:54

Le Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella) 2024 a été décerné à Bernard Tschumi.

Le Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella) 2024 a été décerné à Bernard Tschumi. [©Andrew Boyle]
Le Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella) 2024 a été décerné à Bernard Tschumi. [©Andrew Boyle]

Le Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella) 2024 a été décerné à l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi. Ce prix international met en lumière l’ensemble du parcours d’un architecte. Il est doté d’un montant de 35 000 €. Et en 2022, à l’architecte français Christian de Portzamparc. Une exposition dédiée à l’œuvre de Bernard Tschumi aura lieu du 5 décembre 2024 au 26 janvier 2025 au Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts. Le Prix lui sera remis, le mercredi 4 décembre 2024, sous la Coupole du Palais de l’Institut de France. En 2019, le prix avait été attribué à l’architecte portugais Álvaro Siza Vieira. En 2021, à l’architecte franco-péruvien Henri Ciriani.

Les débuts théoriques de Bernard Tschumi

Né à Lausanne, Bernard Tschumi (1944) est unanimement considéré comme l’un des principaux interprètes du déconstructivisme. Il fait ses études d’architecture à l’ETH Zurich. Il enseigne dans les années 1970 à l’Architectural Association de Londres. Puis, à l’Université de Princeton et à la Cooper Union. Et de 1988 à 2003 il est doyen de la Graduate School of Architecture de la Columbia University, à New York. Outre l’enseignement, la première partie de sa carrière se concentre surtout sur la réflexion concernant les problèmes de l’architecture. Durant cette période, qui coïncide avec les années 1970 et le début des années 1980, Bernard Tschumi a joué un rôle théorique. Qui a donné lieu à d’importants essais critiques. Malgré sa proximité précoce avec des environnements liés à une architecture traditionnelle réalisée par son père Jean Tschumi, la formation de Bernard Tschumi a été influencée par l’après 68.

Et l’a amené à théoriser une approche multidisciplinaire, impliquant, entre autres, la musique, le cinéma, la littérature, les arts visuels et performatifs.

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Dans ce « terrain vague », comme il l’a lui-même défini, se développe une vision personnelle de la discipline « dans laquelle certains représentants du structuralisme français, tels que Focault, Bataille, Derrida, jouent un rôle important ». Pour Bernard Tschumi, l’architecture « ne peut plus être simplement une façon d’organiser les espaces, mais plutôt une modalité d’expérience et une façon de vivre ».

Le Parc de la Villette, à Paris

En 1982, il remporte le projet du Parc de la Villette à Paris, qui voyait sa première participation à un concours. Achevé en 1998, le Parc est considéré comme son projet le plus célèbre et comme l’un des meilleurs complexes architecturaux de style déconstructionniste. C’est dans ce Parc, un ouvrage complexe et riche en tensions constructives, que « les concepts de répétition, discontinuité, rupture, fragmentation, transformation et superposition. Qui sont à la base de son activité de recherche. Se concrétisent finalement dans un travail de grande envergure ».

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Suivent Le Fresnoy à Tourcoing (1997), le Musée de l’Acropole à Athènes (2009). Mais aussi le Muséo Parc d’Alésia (2012), les salles de concert Zéniths de Rouen et de Limoges (2001et 2007). Et plusieurs autres réalisations pour des universités à Cincinnati, Miami et New York. Depuis 2014, il inaugure le Carnal Dôme à Rolle, le Haagse Passage à la Haye. La deuxième phase de la manufacture de Vacheron-Constantin à Genève. Mais aussi le Binhai Science Museum près de Pékin, et le Centre de Biologie, Pharmacie, Chimie pour l’université de Paris-Saclay.

Prix et expositions

Bernard Tschumi reçoit le Grand Prix National d’Architecture (1996) et de nombreuses distinctions internationales. Dont la Médaille d’honneur de l’Institut américain des architectes de New York (2003). Dès 1978, plusieurs galeries d’art et musées ont exposé son travail. Il est ainsi l’un des sept participants à l’exposition Deconstructivist Architecture en 1988 au MoMA à New York. Deux grandes expositions rétrospectives lui sont consacrées, l’une également au MoMA en 1994 et l’autre au Centre Pompidou à Paris en 2014. Avec un important catalogue bilingue.

Concept et contexte, mouvement et événement, architecture et notation sont parmi les notions. Qui caractérisent son œuvre à la fois écrite, dessinée et bâtie.

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