Lors de sa conférence de presse annuelle, Jean-Christophe Repon a fait le bilan d’une année 2022 pour le moins compliquée. Et appelle le gouvernement à répondre à plusieurs enjeux pour 2023.
Comme tous les ans, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a dressé le bilan 2022 de l’activité du secteur et a présenté les perspectives de l’année qui vient de s’ouvrir.
Evidemment, le bilan de l’année 2022 n’est pas des plus réjouissant. L’année a été marquée par la hausse brutale et continue du coût des matériaux de construction (+ 27 % entre janvier 2022 et janvier 2023), des prix de l’énergie (carburants, gaz, électricité…), ainsi que les difficultés d’approvisionnement. Elle a plongé les entreprises artisanales du bâtiment dans une situation d’incertitude économique inédite.
Lire aussi : Suivez la semaine des start-up avec nous
Il faut toutefois noter une croissance globale toujours dynamique (2,4 % sur l’année), même si l’activité du secteur n’a eu de cesse de ralentir tout au long de l’année 2022. La croissance d’activité de l’artisanat du bâtiment est ainsi passée de 3,5 % au 1er trimestre à 3 % au 2e trimestre, avant de diminuer à hauteur de 2 % au 3e trimestre et de 1 % au dernier trimestre. Cette tendance est observable dans toutes les régions de France et pour tous les corps de métier. Les entreprises rapportant des besoins de trésorerie sont plus nombreuses (22 %), le solde d’opinion sur l’évolution des marges se dégrade de nouveau (s’établissant à – 42 points) et les défaillances accélèrent sur un an au 3e trimestre 2022 (+ 42,3 %).
2022, une année maussade
Pour la Capeb, c’est bien entendu le contexte économique dont résulte cette année 2022 maussade. Mais aussi d’une certaine inertie du gouvernement et des pouvoirs publics. « Le nombre de décisions annoncées qui ne sont toujours pas mises en application est inadmissible et nuit à notre activité, déclare Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. En tant que première organisation professionnelle, en termes d’adhérents (61 000). Nous sommes en prise directe avec le terrain et les propositions que nous portons répondent directement aux besoins que nous expriment nos entreprises. Toute l’année, nous avons alerté, interpellé sur la situation inquiétante que nous traversions. Nos prévisions se sont révélées exactes, la croissance de notre activité n’a cessé de ralentir pour terminer sur un bilan presque atone. Nous sommes à un tournant. Nous demandons au gouvernement des actes. »
Propositions de la Capeb pour 2023
Pour 2023, la Capeb a fait plusieurs propositions au gouvernement, pour aider le secteur à passer la crise et relever la tête. Comme faciliter la mise en œuvre des Groupements momentanés d’entreprises pour les artisans du BTP, afin de permettre aux artisans du BTP d’accéder à des travaux de plus grande ampleur et répondre aux attentes des clients sur la rénovation énergétique globale. De généraliser la TVA à 5,5 % à l’ensemble des travaux de rénovation. Mais aussi de créer un prêt garanti “vert” en trois clics pour financer l’investissement colossal que demande la rénovation énergétique.
Enfin, deux éléments structurels devraient être mis sur la table selon la Confédération : la question de la représentativité patronale, sujet qui reste crucial pour la reconnaissance des entreprises artisanales du bâtiment. Ainsi que la question de la représentativité des organisations de salariés pour un dialogue social apaisé dans le secteur du bâtiment.