Capeb : Recul de l’activité, une première depuis trois ans

Muriel Carbonnet
11/09/2023
Modifié le 11/09/2023 à 17:56

Lors de l’annonce des chiffres de l’activité artisanale du bâtiment, la Capeb a annoncé des résultats en berne. Pour la première fois depuis trois ans, la croissance est négative.

Jean-Christophe Repon est le président de la Capeb. [©Capeb]
Jean-Christophe Repon est le président de la Capeb. [©Capeb]

Depuis le début d’année 2022, l’activité économique française, dont celle du bâtiment, tourne au ralenti. Pour le deuxième trimestre 2023, elle a même inversé son sens de rotation !  En effet, le volume d’activité des entreprises artisanales du bâtiment a reculé de 0,5 % (en glissement annuel). Ceci, pour la première fois depuis trois ans. Le marché du neuf, sous tension, voit son volume d’activité baisser de 1,5 %, après avoir stagné au trimestre précédent.

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Seul segment en croissance, les travaux de performance énergétique font figure d’exceptions. Entre difficultés d’accès au crédit, rendements moins attractifs de l’immobilier dans un contexte de remontée des taux et hausse des coûts de construction sans baisse du foncier, le marché du neuf subit une crise de la demande. Les permis de construire accordés sont bien moins nombreux (- 18 %) entre juin 2022 et mai 2023 que pendant les 12 mois précédents. Constat qui se prolonge dans toutes les régions de France métropolitaine, avec un recul allant jusqu’à 28,8 % en Bretagne.

L’amélioration de la performance énergétique tire vers le haut

De même, les mises en chantier diminuent (- 11,1 % sur la même période), ce qui impacte l’activité en construction neuve des entreprises artisanales du bâtiment. En volume, cette dernière recule de 1,5 % au deuxième trimestre 2023, en glissement annuel. Assez présentes sur ce marché, les entreprises de maçonnerie sont plus touchées que les autres corps de métier. Ceci, avec un recul de 1 % de leur activité en volume. Le marché de l’entretien – amélioration voit son activité en volume stagner par rapport à l’année précédente. La baisse de pouvoir d’achat des ménages, le ralentissement du nombre de transactions dans l’ancien et la hausse des coûts en sont les principales causes.

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Ce ralentissement de la croissance reste moins marqué que dans le neuf, grâce aux travaux d’amélioration de la performance énergétique du logement, dont le dynamisme ne faiblit pas ce trimestre, avec une croissance de 2 % en volume. A l’échelle régionale, le tableau du deuxième trimestre 2023 est contrasté avec des variations comprises entre – 2 % et + 1 %. Les régions Auvergne – Rhône-Alpes et Paca – Corse réalisent les meilleures performances, avec une croissance toujours positive (respectivement + 1 % et + 0,5 %). Tandis que l’activité recule dans sept régions, et de façon très marquée en Occitanie (- 2 %).

Baisse des carnets de commandes

Les carnets de commandes continuent sur une tendance baissière et représentent désormais 79 j de travail à venir à début juillet 2023, soit 8 j de moins qu’au trimestre précédent. Ce niveau est comparable à celui de 2019. Toutefois, la perception des entreprises est, ce trimestre, nuancée. Bien que négatifs, les soldes d’opinion sur l’évolution des carnets de commandes en neuf comme en entretien – amélioration sont moins défavorables qu’au trimestre précédent. De la même manière, malgré un ralentissement clair de l’activité, 27 % des entreprises ont indiqué avoir cherché à recruter au premier semestre 2023, avec succès pour la moitié d’entre elles.

A l’échelle nationale, les projections pour l’ensemble de l’économie française semblent indiquer un ralentissement de l’inflation au second semestre. Ce qui rendrait possible une légère croissance de l’activité pour 2023. Mais, pour l’artisanat du bâtiment, le fléchissement attendu devrait se confirmer pour le second semestre 2023. Par ailleurs, l’accélération du rythme des défaillances dans la construction depuis 2020 et les difficultés accumulées pendant l’année 2022 ont fragilisé les entreprises, leurs trésoreries et leurs marges.

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