La start-up québécoise CarbiCrete a mis au point un béton sans ciment. Sa solution va encore plus loin : le béton emprisonne du CO2.
Article paru dans le numéro 108 de Béton[s] le Magazine
Face aux enjeux écologiques, les fabricants de béton cherchent la formule pour réduire au maximum l’empreinte carbone de leurs produits. Installée à Montréal, au Canada, la start-up CarbiCrete va encore plus loin. Ses blocs de béton sont sans ciment traditionnel… Et emprisonnent du CO2 ! Cette technologie est mise au point à l’université McGill. Le procédé utilise un sous-produit industriel : en l’occurrence, les scories des aciéries. Le béton est fait de manière classique. Ce néo-ciment est mélangé avec de l’eau et des granulats avant d’être transformé en blocs de construction qu’il faut désormais faire durcir. Pour cela, ces blocs tout juste démoulés sont placés dans une chambre d’absorption spéciale saturée de CO2. Là, ils atteignent leur pleine résistance en 24 h, tout en emprisonnant le gaz dans leur matrice.
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Prouesses environnementales et mécaniques
Le “béton” de CarbiCrete offre les mêmes propriétés mécaniques qu’un béton traditionnel. Encore mieux, sa résistance à la compression peut être jusqu’à 30 % plus élevée ! De plus, ces blocs de construction réagissent mieux au cycle gel-dégel. Pour prouver ces performances écologiques exemplaires, CarbiCrete procède à l’analyse du cycle de vie de sa solution. La start-up atteint 100 % de réduction des émissions de CO2 et parvient même à des scores négatifs grâce à son procédé de captage du gaz. La solution n’est pas encore disponible en France, mais cela pourrait évoluer rapidement. En effet, en juillet 2023, CarbiCrete a signé un accord de coopération avec Point.P. L’objectif est d’homologuer et de commercialiser cette technologie en Europe.
C. R.