La RE 2020 entre en application dans quelques mois. Décryptage des changements qu’elle entraîne pour la filière béton, avec Lionel Monfront, directeur produits et marchés du Cérib, et Nicolas Decousser, responsable du département “Evaluations environnementales”.
Article paru dans le n° 96 de Béton[s] le Magazine.
Quelles sont les principales évolutions qu’amènent la RE 2020 en comparaison à la RT 2012 ?
Lionel Monfront : La future RE 2020 s’articule autour de trois piliers : l’énergie, le carbone et le confort d’été.
Le volet “énergie” est celui qui ressemble le plus à ce qu’est la RT 2012, toutefois dans une version amplifiée. Les modes de calcul des indices sont différents, en particulier celui du Bbio. Il devient donc difficile de comparer. Mais pour donner une idée des évolutions, on pourrait dire que le nouveau Bbio RE 2020 correspondrait à celui de la RT 2012 – 30 %…
Le volet “carbone” est une notion nouvelle. Cette dernière est le fruit de ce qu’a été l’expérimentation E+C–. Mais dans la RE 2020, on s’oriente vers deux indices distincts. Tout d’abord, le “carbone construction”, exprimé en kg CO2/m2Shab. Cet indice comptabilise tous les éléments permettant la construction. Aussi bien les matériaux et équipements que les travaux réalisés. Il est calculé sur une durée de vie conventionnelle du bâtiment de 50 ans. A ce niveau, la Fédération de l’industrie du béton a déjà édité les Fdes de près de 90 % des produits préfabriqués à destination du bâtiment, pour simplifier le travail des constructeurs.
Le “carbone énergie” est le second indice et concerne les émissions liées à la vie en œuvre de la construction. Il est comptabilisé sur la même durée. Petit point particulier, les “carbone construction” et “carbone énergie” sont abordés de manière individuelle dans la RE 2020, en fixant deux seuils réglementaires distincts. Ainsi, chacun doit donc faire des efforts de son côté.
Par ailleurs, vient s’appliquer sur ces deux indices l’ACV dynamique simplifiée. Celle-ci minore les émissions de gaz à effet de serre ayant lieu à long terme. Le coefficient est de 1 lors de la construction du bâtiment, pour atteindre 0 au bout d’un siècle, en passant par 0,58 à 50 ans ! De fait, les émissions ayant lieu après 100 ans sont considérées comme n’ayant plus d’incidence sur le réchauffement climatique [Lire encadré]… De fait, un matériau libérant son carbone en fin de vie, tel le bois, est favorisé par rapport à un matériau ayant un cycle qui voit l’émission du carbone au moment de sa fabrication, tel le ciment.
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