Chute de l’activité des matériaux en 2023 d’après l’Unicem

L’année 2024 s’ouvre sur des signaux contrastés… Certains sont plutôt encourageants comme l’amorce de la baisse des taux d’intérêt, le redressement des permis de construire en logements… D’autres sont plus négatifs comme la remontée du chômage et une activité constructive à très bas niveau… Quant au secteur des matériaux, il se situe du côté obscur du tableau. Et le niveau de production de cette filière au 4^e trimestre 2023 confirme cette tendance d’après l’Unicem… Pourtant, les résultats provisoires d’ l’enquête mensuelle du mois de décembre traduisent un net rebond comparé à celui de novembre. L’activité des granulats affiche ainsi une hausse de 11,8 %. Même constat du côté du BPE, avec une croissance de 10,1 % le dernier mois de l’année.

Des records à la baisse

Malgré ce redressement, le 4^e trimestre s’affiche encore en recul par rapport au trimestre précédent. Ceci se reflète par une réduction sur l’activité des granulats (- 2,5 %) et du BPE (- 3,3 %). L’écart est d’autant plus important comparé au 4^e trimestre 2022. En effet, l’activité granulats baisse ainsi de 9,7 % et celle du BPE de 7,9 %. En ce qui concerne l’ensemble de l’année 2023, les volumes produits enregistrent donc un repli assez marqué.

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Pour les granulats, la contraction serait de 7,9 % avec un volume autour de 317 Mt, soit le plus bas niveau de ces 35 dernières années. Quant au BPE, la baisse de 6,3 % porterait les livraisons à 36,6 Mm³. Ce qui représente un niveau inférieur de 5 % à la production moyenne des 20 dernières années. Et cette chute de volumes est loin d’être finie… Compte tenu du contexte conjoncturel, les prévisions de l’Unicem suggèrent que l’année 2024 franchira de nouveaux records à la baisse…

Une chute des mises en chantier

Du côté des professionnels du bâtiment, interrogés en janvier par l’Insee, ils se sont montrés un peu plus optimistes sur leur activité à venir. Toutefois, un examen détaillé de l’enquête suggère que cette amélioration reste, somme toute, assez modeste. Cette dernière est surtout liée au secteur du second œuvre. Et, dans une moindre mesure, au segment du gros œuvre non résidentiel. Du côté du logement, les soldes d’opinion restent très dégradés, s’agissant de l’activité passée et future. Pour sa part, l’enquête de la Banque de France de janvier confirme la franche détérioration des carnets de commandes du gros œuvre. Une situation qui n’a jamais été aussi mauvaise depuis 10 ans. Les données sur la construction de logements confirment ce diagnostic. En effet, malgré un redressement de 4 % des mises en chantier entre le 3^e et 4^e trimestre 2023, une chute de 20 % a été constatée par rapport au 4^e trimestre 2022. Et sur l’ensemble de l’année 2023, les mises en chantier enregistrent un déclin de 22 %. Ce qui équivaut à 287 100 unités, soit le niveau le plus bas depuis près de 30 ans.

Un frémissement côté permis ?

Quant aux permis de construire, le plongeon des ventes dans l’immobilier neuf jusqu’à fin 2023 écarte la perspective d’un rebond à court terme. Néanmoins, au 4^e trimestre 2023, les permis ont progressé de 6,5 % au regard de ceux de 2022. Un signal positif, certes, mais avec seulement 373 100 permis déposés en 2023, soit – 23,7 % sur un an. Cela représente le niveau le plus bas depuis 1997. Et selon la FFB, ce plancher risque d’être traversé vu l’état du marché du neuf. D’après Markmétron, les constructeurs de maisons individuelles ont subi une chute de ventes de 39,1 % sur l’année. Avec un total de 58 500 maisons, il s’agit du pire résultat des 60 dernières années.

L’activité des travaux publics en progression

En ce qui concerne l’activité des travaux publics, elle a renoué avec la croissance en 2023. Selon la FNTP, une hausse de 4,2 % du volume des travaux réalisés a été constatée. En décembre, les facturations ont même progressé de 6,7 % sur un an. Quant aux carnets de commandes, ils affichent un rebond de 37,3 % en volume en 2023. Un chiffre qui se traduit par l’attribution de lots de grands projets comme le tunnel Lyon-Turin. Les investissements des grandes métropoles, le frein des coûts de production ont, entre autres, permis de soutenir l’activité. De manière générale, le secteur demeure confiant. La tendance est même à l’optimisme du côté des professionnels. Seule ombre au tableau : le manque de main-d’œuvre. 

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