Comme son non l’indique, un béton drainant est destiné à drainer des eaux de ruissellement. Mais pour assurer dans le temps cette mission première, il est nécessaire de préserver sa porosité. Donc de nettoyer et d’entretenir son béton.
Retrouvez cet article dans le n° 76 de Béton[s] le Magazine
I – Qu’est-ce qu’un béton drainant ?
Tout d’abord, une petite distinction peut être faite entre les terminologies “béton drainant” et “béton poreux”. Dans la pratique, on considère le premier comme une couche de surface, prévue pour rester visible et présentant moins de 25 % de porosité. Pour sa part, le second se met en œuvre en sous-couche routière. Il est donc recouvert et présente plus de 25 % de porosité.
Un béton drainant est avant tout un béton technique, destiné à assurer une fonction précise : absorber les eaux de pluie et de ruissellement. Mais pour que cet écrêtage des eaux soit intéressant, il est nécessaire que d’importantes surfaces en soient couvertes.
II – Un béton drainant est-il aussi un béton esthétique ?
Le fait d’appliquer les bétons drainants sur d’importantes surfaces a très vite introduit la notion d’esthétique. Aujourd’hui, on peut parler de bétons drainants esthétiques. D’autant que les solutions disponibles sont de plus en plus nombreuses et que les techniques de mise en œuvre sont mieux maîtrisées.
III – Qu’est-ce qui peut colmater une surface drainante ?
On distingue trois sources de colmatage possible. En premier lieu viennent les micro-organismes naturels, tels les mousses et autres lichens. Ceux-ci se développent davantage en milieux ruraux qu’urbains. Les accidents provoqués par l’homme (déversement de terre par exemple) constituent la deuxième cause. Enfin, les éléments charriés par les eaux elles-mêmes restent la dernière source de colmatage.
IV – Comment doit être entretenu un béton drainant ?
Avec une porosité recherchée de l’ordre de 20 %, un béton drainant d’une épaisseur de 15 cm est capable de stocker 30 l/m2, ce qui correspond au volume déversé en une heure par un orage moyen en France. Et le même béton est en mesure de drainer (de laisser passer) jusqu’à 15 000 l/m2/h. A ce niveau, le piège est de penser que, compte tenu de la capacité drainante, l’entretien du système n’est pas nécessaire,car on dispose d’une marge de sécurité suffisante… C’est une erreur,car un béton drainant finit toujours par se colmater.
Et il faut garder à l’esprit qu’il suffit de colmater le premier millimètre en surface pour que la fonction drainante soit affectée.
S’il n’y a pas de règle absolue, il faut retenir que plus l’entretien est fait souvent, moins le matériel nécessaire à l’opération a besoin d’être performant. Dans le cas courant d’un nettoyage hebdomadaire, par exemple, une balayeuse classique et une souffleuse restent suffisantes pour éliminer les dépôts physiques,qui restent en surface.
Au-deçà d’une intervention trimestrielle, lorsque ces dépôts commencent à migrer dans la porosité de surface, il faut au minimum passer à un système utilisant une eau sous pression pour procéder au décolmatage des pores. A l’image du Moby Cline VBA, développé par GCP Applied Technologies, qui combine nettoyage haute pression et aspiration/filtrage des effluents.
V – Qui doit assurer l’entretien d’un béton drainant ?
En premier lieu, les services de nettoyage des villes peuvent assurer le nettoyage courant. Mais à vrai dire, l’applicateur qui a mis en place le béton est le plus qualifié pour en assurer le SAV. D’autant qu’il connaît son béton et dispose des outils adéquats. Aujourd’hui, il est en mesure de proposer ce type de prestations. Hélas, on constate le plus souvent que les interventions concernent surtout du curatif, au détriment du préventif.
Dans les faits, GCP Applied Technologies (au même titre que les autres industriels développant des bétons drainants) peut apporter tout le conseil nécessaire pour garantir la pérennité de son béton drainant. Au programme figure, par exemple, la fréquence du nettoyage en fonction de la capacité de drainage attendue et des conditions d’exposition du sol. Cela oblige l’exploitant à réaliser un test simple de drainabilité à intervalles réguliers.
Sujet réalisé en collaboration avec Benoît Baulande, Directeur technique de GCP Applied Technologies