Le cabinet Nomadéis a réalisé, à la demande de la Fibois Ile-de-France, une enquête inédite sur le marché de la construction bois en Ile-de-France.
Avec la RE 2020, les différents plans d’Etat et la stratégie bas carbone, le bois a le vent en poupe. Outre cette mise en lumière, dans les faits quelle part de marché occupe la construction bois ? C’est pour répondre à cette question, du moins à l’échelle de l’Ile-de-France, que le cabinet Nomadéis a réalisé, à la demande de la Fibois Ile-de-France, une enquête inédite. Afin d’établir une photographie de la construction bois sur la période 2015-2020, Nomadéis s’est basé sur 590 projets livrés durant ces cinq années sur ce territoire. Ces projets ont été identifiés grâce à une compilation des bases de données issues du Prix national de la construction et des Opérations remarquables d’Ekopolis. Mais aussi, des programmes déterminés par les partenaires de Nomadéis, issus d’une consultation et des recherches complémentaires réalisées par le cabinet.
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De façon générale, en Ile-de-France, la construction bois est en pleine croissance et suit la dynamique du bâtiment francilien. En effet, la surface de plancher (SdP) totale de ce secteur a été multipliée par 2,14 entre 2015 et 2020. « Le nombre de projets de construction bois est toutefois stable sur la période considérée, en moyenne 87 projets par an, peut-on lire dans l’étude. La croissance du marché s’explique donc par une forte hausse de la surface de plancher moyenne d’un projet, qui double entre 2015 et 2020. » Cela induit donc une hausse des programmes de plus grandes ampleurs. D’ailleurs, 5 % des projets recensés représentent 43 % de la surface de plancher du marché francilien de la construction bois.
Une cartographie de la construction bois
En termes d’implantation sur le territoire régional, la petite couronne enregistre la plus grande part des projets et surface de plancher (respectivement 42 % et 43 %). Ainsi, la Seine-et-Marne (77), la Seine-Saint-Denis (93) et Paris (75), se hissent dans le top 3 des départements. Pour la grande couronne, les chiffres se répartissent à 38 % des projets et 39 % de SdP, tandis que Paris détient respectivement 20 % et 18 %. « Cette répartition est cohérente avec la répartition démographique des habitants franciliens et les besoins en logements et équipements publics qui en résultent. » Le département de Paris est le plus dynamique avec 7 % de surface de plancher dédiée à la construction bois sur la période 2015-2020. « Dans l’ensemble des départements franciliens, les projets de construction bois représentent 4 % de la SdP totale en Ile-de-France. »
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Concernant la typologie des projets, si le résidentiel porte majoritairement la construction bois (51 % des projets), les établissements recevant du public ont une meilleure pénétration de marché. En effet, la part de la surface de plancher a augmenté de 10 points entre 2015 et 2020. Ces différents programmes concentrent à 58 % des constructions neuves et à 19 % la rénovation. Dans son enquête, Nomadéis met en exergue une relation forte entre la construction bois et un engagement environnemental marqué. Plus de la moitié des projets utilisent d’autres matériaux biosourcés, tels que la paille ou la ouate de cellulose. Près de 11 % des programmes disposent d’un label à l’image des certifications HQE, Bâtiment biosourcé, Effinergie +, E+C– ou encore BBC…
Un marché dynamique voué à croître
Avec la base de projets étudiés et les différents interlocuteurs identifiés, Nomadéis a pu dégager une estimation de la taille du marché. Ainsi, l’Ile-de-France compterait 1 089 projets entre 2015 et 2020, soit 3 794 335 m2 de SdP. Sur l’année 2020 seule, le territoire dénombrerait 162 projets et 839 193 m2 de SdP. Il reste tout de même difficile de comptabiliser l’ensemble des programmes, ERP, écoles, logements, bâtiments industriels…, afin d’établir une part de marché précise.
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Quant à l’évolution du marché, Nomadéis recense plusieurs facteurs impactant la dynamique de la construction bois. D’une part, les différents plans mis en place (France Relance, Pacte bois-biosourcé, Plan Ambition bois 2030…) ou encore la future réglementation environnementale et les Jeux olympiques 2024 devraient porter le secteur. Mais la résistance aux changements et surtout la crise sanitaire et ses conséquences modéreront plus au moins la croissance de la construction bois. Nomadéis estime que la période 2020-2022 enregistrera une croissance modérée de la SdP. Sur 2023-2024, la construction bois pourrait connaître une forte augmentation. Une conséquence directe des projets portés par les JO 2024. Enfin, sur le long terme, la part de SdP devrait augmenter de façon régulière et dynamique. Avec « une accélération de la croissance à partir de 2028 sous l’effet de la RE 2020 ». D’après ces estimations, en Ile-de-France, le marché de la construction bois pourrait représenter 1 401 540 m2 de SdP à l’horizon 2030. Un marché porté par les ERP (52 % de la SdP bois) et les bâtiments résidentiels (47 %).