Pour l’architecte Corinne Vezzoni, le béton est un élément majeur de son travail. Fondatrice de l’agence Vezzoni et Associés Architectes, à Marseille, elle aime sa profondeur, sa frugalité, son aspect brut et se pose toujours la même question : comment travailler la matière ?
Retrouvez cet article dans le hors-série n° 23
Qu’évoque pour vous le matériau béton ?
Corinne Vezzoni : Le béton représente toute ma carrière, car je suis, entre guillemets, une enfant de la Méditerranée. Ici, le rapport au monde extérieur est très particulier. On construit pour s’abriter du soleil, mais aussi pour se protéger des regards, contrairement aux pays du Nord où tout est transparent. A l’extérieur, le bâtiment joue un rôle de protection et le béton est, bien sûr, là dans son épaisseur et sa minéralité. Aussi, quand j’imagine un projet, le premier élément qui nourrit ma pensée, c’est ce rapport à l’environnement proche ou lointain, social, historique ou topographique. Comment je vais révéler ce qu’il y a autour de moi ? Comment je vais l’accompagner ? Etre à son service ? Ensuite, une fois le contexte défini, viennent des images de formes et de matières. C’est totalement lié et le projet progresse avec des allers-retours constants entre les matériaux et l’architecture.
Est-ce que, pour vous, la norme, c’est le béton coulé en place ?
Le béton devient de plus en plus performant. Mais, même si ses capacités sont optimisées dans tous les domaines, j’ai toujours la même attitude vis-à-vis du matériau. La question est toujours la manière, dont je vais travailler la matière. Cela ne change pas. Le principe, quand je peux le faire, est de toujours privilégier le béton coulé en place. C’est la norme dans mon travail. Pour moi, le béton représente la pesanteur, un élément dans sa masse. Il faut que l’on sente la question du poids, de la densité et non pas une idée de placage ou de pièces rapportées. Et si je peux éviter la préfabrication, alors, j’y mets toute ma conviction.
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