La crise immobilière : Une éclaircie ?

Arnaud Le Brun
14/07/2024

Malgré la baisse des taux de crédit, la crise immobilière continue d’inquiéter l’Unicem, qui exprime ses craintes dans sa lettre mensuelle de conjoncture.

Article paru dans Béton[s] le Magazine n° 113

De gauche à droite, Alain Plantier, président de l’Unicem, et Carole Deneuve, cheffe du service économique et statistiques. [©Unicem]
De gauche à droite, Alain Plantier, président de l’Unicem, et Carole Deneuve, cheffe du service économique et statistiques. [©Unicem]

C’est une première depuis septembre 2019 ! Face à la crise du logement qui perdure, la Banque centrale européenne (BCE) a baissé, début juin 2024, son taux directeur de 25 points de base à 3,75 %. Ce qui va engendrer une poursuite du mouvement de repli des taux de crédit habitation au second trimestre 2024. Cette amorce d’assouplissement de la politique monétaire a d’ailleurs été bien perçue sur le marché immobilier. Une bonne nouvelle qui tombe à point nommé vu les résultats inquiétants qu’a annoncés l’Unicem.

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A commencer par l’activité des granulats et du BPE où les chiffres sont en dents de scie… En effet, après un net repli en mars, les volumes de granulats ont progressé de 1,5 % en avril. En revanche, sur 12 mois glissants, ils demeurent en repli de 6,8 %. Cependant, au cours des 3 derniers mois, l’activité a enregistré une hausse de 1,1 % par rapport aux trois mois précédents. Quant au BPE, après avoir nettement baissé en mars, les livraisons ont augmenté de 2,6 % en avril. Toutefois, elles restent inférieures à celles d’il y a un an (- 11,1 %). Et sur le trimestre février-avril, la production de BPE cède encore 3,4 % par rapport aux trois mois précédents.

Les mises en chantier de logements au plus bas

Côté construction, la conjoncture reste dégradée… En effet, à fin avril 2024, sur les douze derniers mois, les mises en chantier de logements se repliaient encore de 22,3 %. Ce qui représente le plus faible niveau jamais observé depuis 2000, avec 282 400 unités. Néanmoins, le rythme de recul se modère ces 3 derniers mois (- 10,2 % sur un an).

En ce qui concerne les ouvertures de chantier, une éclaircie apparaît. En effet, une progression de 9 % a été constatée entre mars et avril. Et par rapport aux trois mois précédents, la hausse s’élève à 2,5 % grâce au segment collectif (+ 7,4 %). Quant au non résidentiel, les locaux commencés baissent de nouveau… Un recul de 11,7 % a été enregistré à fin avril 2024 sur 12 mois et de 8,2 % sur les 3 derniers mois. Il en est de même pour les permis de construire qui se redressent… En avril, ils ont augmenté de 4 % par rapport à mars. Au total, à fin avril et en cumul sur un an, 358 200 permis de construire ont été recensés. Ce qui représente une baisse 17,7 % en comparaison aux 12 mois précédents.

Le logement neuf au plus bas depuis 1995

Quelques signes d’amélioration apparaissent et se retrouvent aussi chez les constructeurs de maisons individuelles. Selon Markemétron, les ventes d’avril et du début d’année sont encourageantes et confirment que le point d’inflexion est atteint. Malgré cela, Markemétron évalue l’année 2024 à 48 000 ventes. Ce qui laisserait le marché encore en repli de 20 % par rapport à 2023.

Quant au neuf, les transactions sont au plus bas depuis 1995. Dans ce contexte préoccupant, l’Unicem tient à souligner que « la baisse des taux de crédit à l’habitat est une condition indispensable au processus de sortie de crise de la construction. Mais ce n’est pas la seule. Le recul des prix immobiliers, la restauration de la solvabilité et de la confiance sont aussi nécessaires. Des facteurs essentiels pour relancer l’investissement logement des ménages. Le chemin reste toutefois encore long… »

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Article paru dans Béton[s] le Magazine n° 113