Selon un sondage, réalisé par le Credoc pour le Conseil national de l’Ordre des architectes, les agences d’architecture sont fortement impactées par la crise des matériaux.
Selon un sondage, réalisé par le Credoc1 pour le Conseil national de l’Ordre des architectes, les agences d’architecture sont fortement impactées par la pénurie des matériaux. Entre le 17 et 29 novembre 2021, le centre de recherche a interrogé près de 2 056 professionnels exerçant en libéral, associés ou salariés. Ainsi, pour 71 % des architectes, la crise des matériaux est la première cause de surcoûts. Suivi par la surchauffe de l’activité qui entre en conflit avec la hausse des prix, voire la pénurie des matériaux pour 58 % des répondants.
Cependant, il semblerait que la pandémie soit moins mise en cause dans ces surcoûts (seuls 12 %). Selon les retours, 80 % des appels d’offres lancés dépassent les prévisions financières. Dont 66 % sont de l’ordre de 10 à 30 %. Près de 13 % des répondants déclarent même des dépassements supérieurs à 30 %. Seul un quart des interrogés estime observer de bons résultats ou des coûts excédentaires de moins de 10 %.
Les chantiers de toutes tailles impactés
Concernant la typologie des appels d’offres touchés, il semblerait que la crise impacte aussi bien les marchés publics que privés. Même si les premiers bénéficient d’une (légère) meilleure situation. En revanche, dans 45 % des cas, les maîtres d’ouvrage cherchent à adapter leur projet pour réduire les coûts. Et 22 % les mettent en veille ou les abandonnent. Seuls 32 % sont réalisés malgré tout.
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En termes de délais, la crise des matériaux frappe directement les chantiers de toutes tailles. Pour 55 % des sondés, les projets comptent 10 à 30 % de retard par rapport aux délais prévus. Et 20 % d’entre eux déclarent un retard de plus de 30 %, voire un arrêt des chantiers. La situation entraîne aussi des tensions sur les relations entre les architectes et les maîtres d’ouvrage, créant ainsi des difficultés de planning et des renégociations d’honoraires.
Une crise des matériaux sur le long terme ?
« Si 38 % des architectes considèrent que la relation de travail reste compréhensive malgré les difficultés, 52 % la qualifient en revanche de “tendue” et 10 % de “très tendue”, peut-on lire dans le sondage. La situation semble un peu moins délicate en marchés publics. »
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Les professionnels de ce secteur ne sont pas très optimistes pour l’avenir. Selon eux, les pénuries et hausses des prix des matériaux ne présentent pas d’amélioration (91 % des architectes) et sont amenées à perdurer. Sur le long terme, 51 % des interrogés pensent qu’une évolution positive finira par s’amorcer sans revenir à une situation d’avant-crise. Enfin, 42 % estiment que la crise va se cristalliser et que les prix resteront très élevés.
1Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie.