Figure de Mai 68 et connu pour son engagement à gauche, l’architecte Roland Castro s’en est allé à l’âge de 82 ans.
L’architecte et militant de gauche Roland Castro, qui voulait remodeler les cités bétonnées des grandes villes, est décédé à l’âge de 82 ans. Né le 16 octobre 1940 à Limoges de parents juifs, Roland Castro vit ses premières années dans l’arrière-pays limousin, dans l’un des premiers maquis de la résistance. De ces quatre années, il gardera l’idée qu’il doit s’acquitter d’une “dette d’existence envers la France”. Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1958, il est porteur de valises pour le compte du FLN algérien, avant de rejoindre l’Union des étudiants communistes.
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Il finira par embrasser le maoïsme et la lutte révolutionnaire, bannière sous laquelle il militera en Mai 68. En 1983, il co-fonde “Banlieues 89” avec son ami l’urbaniste Michel Cantal-Dupart. L’initiative remonte jusqu’à François Mitterrand, alors président de la République, qui lui confie alors une mission interministérielle.
Urbanisme et lien social
Roland Castro avait acquis une certaine notoriété, en associant sa vision de l’habitat à un combat politique. L’architecte n’a cessé de mettre en avant le lien entre urbanisme et social, désireux de « convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société ». On lui doit la rénovation de la Cité de la Caravelle, à Villeneuve-la-Garenne (92). Le grand urbaniste de la banlieue a aussi signé la Cité de la bande dessinée à Angoulême (16) et la Bourse du travail de Saint-Denis (93). Par ailleurs, soutien d’Emmanuel Macron, il lui avait remis en 2018 un rapport sur sa vision du Grand Paris, proposant un « nouveau modèle de métropole mondiale ».
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