Dojo de Villeneuve-Loubet : Un voile de béton tel un kimono

Yann Butillon
03/07/2024
Modifié le 06/11/2024 à 12:35

Teintés et matricés : les voiles du dojo municipal de Villeneuve-Loubet ne passent pas inaperçus dans le décor urbain. Une esthétique en rapport avec leur destination, mais aussi avec la nature, omniprésente.

Article paru dans Béton[s]le Magazine n° 113

Les voiles blancs du dojo municipal de Villeneuve-Loubet présentent un matriçage rappelant la texture des kimonos de judo... [©Cemex]
Les voiles blancs du dojo municipal de Villeneuve-Loubet présentent un matriçage rappelant la texture des kimonos de judo… [©Cemex]

« Un kimono se refermant sur le bâtiment. » Ainsi l’architecte Héloïse Fornarino définit-elle les voiles de béton blanc matricé encadrant, pour partie, l’extension de la salle multi-sports Monique Maurice de Villeneuve-Loubet (06). Co-fondatrice avec Cédric Boulle de l’agence Absolute Architecture, elle a aussi choisi, pour ce béton, un motif évoquant la texture de ce même kimono de judo. Car, c’est bien cette activité qu’accueille, à présent, les 936 m2 complémentaires inaugurés à l’automne 2023 par les édiles de la ville. Une salle de musculation et un espace dédié à l’haltérophilie s’y intègrent en parallèle. Ce dojo municipal est aussi centre de préparation olympique dans le cadre des Jeux olympiques 2024, pour lesquels Villeneuve-Loubet est labellisée “Terre de Jeux”…

« Une autre partie des voiles constituant l’extension présente un matriçage végétal, reprend Héloïse Fornarino. Je souhaitais donner au bâtiment une apparence et une teinte d’écorce d’arbre, car, à Villeneuve-Loubet, la nature n’est jamais très loin. » Les deux matrices ont été puisées dans le catalogue Reckli. La première s’appelle 2/237 Java et présente une structure aspect bambou, qui confère au béton un aspect naturel végétal. Quant à la seconde, de référence 2/210 Venetia, son dessin évoque un matelassage en diagonale.

Les bétons ont été acheminés à partir des unités de production Cemex de Carros et de La Roquette-sur-Siagne, toutes deux distantes d’environ 25 km du chantier. Ils sont issus de l’offre CXB Architectonique (béton blanc) et CXB Voile (béton brun). Le premier a été formulé sur la base d’un ciment blanc, de laitier de hauts fourneaux et de sable blanc.

Un maçon Picasso…

Cemex a livré près de 150 m3 de bétons esthétiques pour un total de 500 m3. « Nous avons participé à la définition des teintes de ces bétons », confirme Willy Gunst, directeur général de Sodobat, entreprise mandataire des travaux. Et de poursuivre : « Pour les coulages, nous avons utilisé nos propres banches Sateco sur lesquelles nous avons fixé les matrices ». Pour les plus grands, les voiles se développent sur une hauteur de plus de 3 m. D’autres constituaient des allèges ou des impostes, encadrant des fenêtres tout en longueur. Le cas échéant, des poteaux métalliques, cachés dans les menuiseries métalliques, supportaient les parties en imposte.

Tous les angles saillants ont été finis à la main et tous les trous de banche, cachés. « J’ai un maçon Picasso dans mes équipes », sourit Willy Gunst. Les bétons à matriçage végétal ont, eux, bénéficié d’une lasure colorée pour uniformiser et renforcer la teinte originale du béton. Son choix a nécessité plusieurs essais tests…

Un matériau idéal

Le choix du béton pour le dojo municipal s’est vite avéré une évidence. « Pour simplifier l’entretien, garantir la pérennité des teintes et compte tenu des délais d’exécution plutôt courts, le béton constituait le matériau idéal », reprend Héloïse Fornarino. Et de conclure : « D’une manière générale, nous faisons peu de marchés publics, mais nous aimons beaucoup travailler avec les responsables de Villeneuve-Loubet, car ils ont une véritable appétence pour l’architecture. »

Maître d’ouvrage : Commune de Villeneuve-Loubet (06)
Architecte : Absolute Architecture
Entreprise : Sodobat (groupe SGD)
Bétons : Cemex
Matrices : Reckli
Coût des travaux : 2,37 M€ HT

Les finitions des bétons ont été particulièrement soignées par les équipes de Sodobat. [©Cemex]

Tous les angles saillants ont été finis à la main. [©Sodobat]

L’architecte Héloïse Fornarino souhaitait donner au bâtiment une apparence et une teinte d’écorce d’arbre, car, à Villeneuve-Loubet, la nature n’est jamais très loin. [©Cemex]

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Article paru dans Béton[s]le Magazine n° 113

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