Ecominéro fait le bilan de ses actions 2024 et exprime ses ambitions pour l’année à venir. Nouveaux points de reprise, appels à projets, facturations… Mathieu Hiblot, délégué général d’Ecominéro, détaille tous ces sujets.
Quel bilan de vos activités pouvez-vous dresser ? Quelles sont les ambitions pour l’année 2025 ?
Mathieu Hiblot : En 2023 et 2024, nous avons cherché à nous installer dans le secteur du BTP. Nous avons lancé des appels à projets pour accompagner les acteurs dans la réalisation de diagnostic. Et surtout, nous avons apporté de la nouveauté et une aide financière. Pour l’année 2025, nous allons nous concentrer sur deux principaux axes : l’éco-conception et l’innovation. Nous avons l’ambition de soutenir davantage le secteur du réemploi, en élargissant notre périmètre d’action.
De nouvelles collaborations comme avec Yprema sont-elles à prévoir ?
La collaboration avec Yprema a vocation de perdurer et nous sommes partant pour accompagner tout ceux qui seraient intéressés pour des projets de réemplois. Pour le moment, nous travaillons surtout sur les chantiers avec des acteurs comme Bouygues Construction, Léon Brosse ou encore Habitat 77. D’ailleurs, près de 5 000 déchetteries publiques qui intègrent des zones de réemplois vont participer à la structuration d’un grand maillage à travers toute la France.
Comment la prise en charge financière est-elle envisagée ?
Conformément à notre cahier des charges, nous assurons la facturation à 100 %. Nous avons mis en place différents points de relais pour que les artisans puissent en trouver à moins de 15 mn de chez eux. Pour cela, nous avons structuré notre service, en plafonnant les facturations pour les artisans et en leur montrant les bons gestes de tri. Nous travaillons avec des “guides du tri”, pour toujours avoir de bons conseils et ensuite les transmettre aux différents acteurs. Ces pratiques de tri et de dépose doivent être ancrées.
La reprise des fonds de toupies est-elle une des ambitions pour 2025 ?
La reprise des fonds de toupies est une pratique déjà en place depuis le début de nos activités. La toupie peut livrer son fond de béton directement dans une déchetterie. Mais, elle peut aussi revenir à son unité de fabrication pour le décharger dans une benne, attendre que celle-ci soit pleine pour ensuite transférer la totalité en déchetterie. Le fond de béton sera ensuite recyclé pour être réemployé dans le secteur de la construction.
Concrètement, comment fonctionne la reprise des déchets chez Ecominéro ?
Les 18 premiers mois, Ecominéro a pris en charge et recyclé plus de 10 Mt/an de déchets. Ce qui est un bon niveau de recyclage. Cela a été permis grâce à des règlementations bien encadrées. Nous avons décidé de ne pas alourdir les pratiques et de ne pas rajouter des contraintes, sans pour autant négliger les acteurs. Il suffit d’adresser les accréditations à l’opérateur de traitement pour autoriser la livraison à l’aide d’un bordereau. Comme les cadences et passages sont conséquents, il est primordial de les fluidifier.
Avez-vous eu des retours des entreprises avec lesquelles vous travaillez ?
Nous sommes en lien direct avec nos opérateurs et avons des retours très favorables de la part de la Fédération française du bâtiment, ainsi que de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment. Notre organisation Ecominéro répond aux attentes du marché et nos résultats sont concluants.
Pouvez-vous expliquer comment fonctionnent vos appels à projets ? Comment ces projets ont-ils été sélectionnés ? Quels sont ceux soutenus sur la partie béton uniquement ? Comment quantifiez-vous l’aide apportée sur chaque projet ?
Nos appels à projets ont été créés pour soutenir des initiatives qui favorisent le réemploi. Chaque projet est structuré autour d’un cadre précis incluant les critères d’éligibilité, les objectifs à atteindre et les secteurs concernés. Pour 2025, un nouvel appel à projets sera lancé.
Ces projets sont sélectionnés s’ils répondent à certains critères d’évaluation comme la qualité du dossier présenté ou encore l’impact environnemental et économique du projet. L’aide est quantifiée en fonction de plusieurs paramètres. Le coût du diagnostic, qui s’élève à 8 000 € par projet. Le financement des études de reconditionnement, avec une enveloppe moyenne de 35 000 €. Puis, le soutien annuel global, qui peut atteindre 50 000 € par acteur pour des projets à fort potentiel.
Les projets soutenus dans le domaine du béton concernent surtout le réemploi des matériaux béton issus de déconstruction. Mais aussi le développement de nouvelles machines pour faciliter le traitement et la réutilisation du béton.
Propos recueillis par Ludivine Morales
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