Rendez-vous a été pris, les 26, 27 et 28 août derniers, pour la 4e édition augmentée du festival Béton Le Havre. Avec un format pluriel et une trentaine de concerts et DJs sets, des balades et ateliers axés sur l’architecture de la ville. Et le dimanche, cap sur le Marché aux poissons pour la “Criée Béton”.
Article paru dans le n° 102 de Béton[s] le Magazine.
Trois jours et deux nuits pour découvrir le festival Béton Le Havre. Le soleil s’est invité tout le week-end. La ville était en pleine effervescence ce vendredi 26 août. Date de l’ouverture du festival. Et pas de Covid à l’horizon… Un festival pas comme les autres, qui mêle la découverte architecturale de la cité havraise, la musique électro et rap, et aussi la gastronomie. Né en 2019, l’évènement est porté par l’agence Bon Esprit (Emmanuel Brochec) et le collectif Intro (Julien Burel). Au programme, une trentaine de concerts et DJs sets, des balades axées sur l’architecture de la ville, des ateliers ouverts à tous, notamment avec l’équipe des French Vikings. Et un rendez-vous désormais incontournable, le dimanche au Marché aux poissons pour la “Criée Béton”.
Un duo à la tête du festival
Rappelons que Le Havre a été, en grande partie, détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est l’architecte Auguste Perret qui a planifié sa reconstruction avec l’idée de faire table rase du passé et d’appliquer les codes de l’architecture moderne, somme toute classique ici, avec, comme matériau de prédilection, le béton.
« Je suis Havrais pure souche. Je suis un amoureux de ma ville depuis longtemps. Quand j’étais ado, autour de moi, les gens n’aimaient pas leur ville, qui était décriée. Il fallait y remédier de façon ludique et pédagogique. En 2005, Le Havre est reconnu au patrimoine de l’Unesco (la partie reconstruite d’Auguste Perret, le Volcan d’Oscar Niemeyer…) et là, le regard des habitants a changé. Par la suite, j’ai créé l’évènement I love LH, qui a duré dix ans et qui détectait les talents locaux (musiciens, peintres, sculpteurs….). En parallèle, Emmanuel Brochec a fondé Hello Birds, à Etretat, qui fait partie de la communauté urbaine du Havre. Toujours dans le but de promouvoir le territoire. Et finalement, nous avons monté ensemble Béton Le Havre en 2019. La Ville a adhéré assez rapidement au projet », raconte Julien Burel, co-fondateur du festival.
Découvrir Le Havre autrement…
C’est ainsi que les concerts ont pris place au pied de la sculpture “Catène” de Vincent Ganivet. Située près de l’entrée du port du Havre, cette installation a été créée, en 2017, pour marquer le 500e anniversaire du site. Elle se compose de conteneurs maritimes colorés disposés en deux arches.C’est une vraie volonté de faire connaître le territoire et découvrir la ville sous un regard nouveau lors de visites guidées, soit par un photographe, un graffeur, un géologue, un guide touristique… On entre ainsi dans le Volcan d’Oscar Niemeyer, depuis le parvis jusqu’aux coulisses de la salle de spectacle, en passant par la bibliothèque. Au fil de la visite se dévoilent toute la sensualité du langage du maître brésilien de l’architecture et les apports de la récente restructuration.
On peut aussi découvrir un appartement témoin des îlots Perret, logement typique des années 1950. Dès l’entrée, vous allez trouver un espace de vie où tout a été conçu pour optimiser la lumière naturelle. L’architecture de Perret va vous apparaître résolument “moderne”. Ou l’église Saint-Joseph et sa tour-lanterne, qui culmine à… 107 m. Si le bâtiment affiche la teinte brute du béton armé, c’est une symphonie de couleurs à l’intérieur… Ces balades architecturales permettent d’entrer dans l’intimité du Havre, et de son visage et de ses antres en béton, loin de tout cliché.
Pour la future édition en août 2023, Julien Burel et Emmanuel Brochec cherchent de nouveaux partenaires. Une idée séduisante pour vous, chers amis du béton…
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Muriel Carbonnet