Lors de sa conférence annuelle, la FFB appelle le gouvernement à l’aide, pour faire face à une crise du logement neuf qui devrait se renforcer en 2023.
Ce mardi 13 décembre 2022, la FFB a tenu sa traditionnelle conférence de presse annuelle, pour dresser le bilan de l’année écoulée et donner ses perspectives pour 2023. « Malgré le ciel de traîne de la Covid-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’année 2022 ressort comme une bonne période, en termes d’activité pour le bâtiment », explique Olivier Salleron, président de la FFB. En effet, malgré un ralentissement, la Fédération prévoit tout de même une année 2022 en croissance.
« Au global, la production du bâtiment s’inscrira, hors effet prix, dans une hausse de 3,7 % en 2022. Même si c’est un peu moins que les 4,3 % initialement prévus en fin d’année dernière… » Du côté des emplois, « le secteur progressera de 15 000 postes en 2022, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein. Après intégration des artisans non-salariés, le bâtiment comptera donc 94 000 actifs de plus qu’en mars 2020 ». Pour le détail, le segment amélioration-entretien aura augmenté de + 2,1 %, soit son niveau d’avant-crise, et de + 5,7 % pour le neuf.
Sérieux coup de froid sur le logement neuf
Pour ses perspectives 2023, la Fédération décrit un secteur du BTP sur deux autoroutes différentes. Pour les bonnes nouvelles, il faut regarder du côté de l’amélioration-entretien, boostée par la rénovation énergétique.
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« Pour ce secteur, la FFB s’attend à une progression assez rapide de la rénovation énergétique, à + 2,6 %. Elle sera tirée par MaPrimeRénov’, par un marché des CEE qui s’est redressé. Mais aussi par le retour du crédit d’impôt pour la rénovation des locaux des TEP-PME et le plan de rénovation des écoles annoncé par le Président de la République lors des “24 h du Bâtiment”. Sans compter le contexte plus favorable aux économies d’énergie. Cette évolution positive se trouverait toutefois contrebalancée par une baisse des travaux non énergétiques, dans un environnement incitant à la prudence. »
Des mises en chantier en fort recul
Les mauvaises nouvelles viennent du logement neuf. « Le recul des permis de construire se transformerait en effondrement de 21,3 % en 2023. De fait, alors que les ventes reculaient de plus de 30 % dans l’individuel et de près de 15 % dans le collectif en 2022, l’environnement retenu ne permet pas d’envisager une compensation en 2023 », reprend Olivier Salleron.
Et de poursuivre : « L’impact sur les logements mis en chantier s’observerait immédiatement, avec un repli global de 8,6 %, et même de 13,1 % dans l’individuel. Compte tenu des délais de production et du niveau actuel des carnets de commandes, soit un peu plus de 7 mois en moyenne, l’activité associée ne reculerait cependant “que” de 2,6 %. »
Un appel à l’aide au gouvernement par la FFB
Pas mieux pour le résidentiel neuf qui s’infléchirait à – 0,8 %. « Au global, malgré l’entrée dans la crise du logement neuf, la production bâtiment s’afficherait en petite hausse de 0,7 % en 2023. Ceci, hors effet prix, soit encore 0,8 % en deçà du niveau de 2019. Il faut aussi signaler que la crise du logement neuf pourrait s’installer dans le temps, suite à la chute des permis prévue pour l’année prochaine. »
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Cette crise du logement neuf s’expliquerait par plusieurs effets structurels. Telle, la hausse des coûts de construction, avec pour source la crise des matériaux. Tels, l’inflation et le surcoût de la RE 2020. Tel, le difficile accès au crédit des primo-accédants, la FFB évoquant un taux de refus de crédit actuel établi à 60 %.
C’est pourquoi la Fédération appeler au rétablissement du PTZ à 40 % dans le neuf pour les zones B2 et C. Tout comme la mise en place d’un crédit d’impôt absorbant le surcoût de la RE 2020. Ou encore, le maintien du dispositif Pinel et un assouplissement du Zéro Artificialisation Nette (ZAN).