Pour faire face à la crise du logement, la FFB appelle à l’adoption rapide d’une loi de finances pour 2025 de la part du gouvernement.
“Loi de finances retoquée, logement sacrifié. Loi de finances votée, logement sauvé”. Ce slogan a été lancé par la Fédération française du bâtiment (FFB) lors de sa conférence presse qui s’est tenue, à Paris, le 17 décembre 2024. En effet, le secteur du bâtiment traverse une crise majeure. Et l’incertitude politique et économique complique les perspectives. Les mises en chantier de logements neufs se sont effondrées, atteignant 250 000 en 2024. Ce chiffre – le plus bas depuis 1953 – pourrait chuter à 240 000, en 2025. « Malheureusement, cette tendance pourrait se poursuivre, précise Olivier Salleron, président de la FFB. Si rien n’est fait sur le plan budgétaire et concernant la loi Zan, les permis de construire risquent de chuter de 15 % en 2025. »
Des activités en chute libre
De manière générale, tous les segments sont touchés. Que ce soit les logements individuels et collectifs, privés et sociaux, en zones rurales et métropolitaines. « Aucun domaine n’est épargné. La situation reflète un choc systémique. Et le non-résidentiel neuf subit aussi un recul. » En effet, un niveau historiquement bas depuis 1986 a été atteint en 2024. Un peu plus de 20,1 Mm2 commencés en 2024, le chute devrait se poursuivre en 2025, avec moins de 19 Mm2 attendus. L’activité dans le non-résidentiel neuf tomberait ainsi à 15 %. Quant à celui dans le logement neuf, il s’effondrerait à 14,2 % en 2025. Seule, la rénovation résiste encore « L’activité continuerait de croître au rythme modéré de 0,9 % en 2025. Un chiffre qui masque toutefois des transformations de marché. En particulier, celui porté par le non-résidentiel en 2024. La réforme ratée de MaPrimeRénov’ en tout début d’année a lourdement pénalisé le logement. »
Un secteur à bout de souffle
Le bâtiment continue de perdre du terrain. La production devrait reculer de 6,6 % en 2024, puis de 5,6 % en 2025. Les conséquences sociales sont lourdes. Après 30 000 emplois supprimés en 2024, la FFB anticipe la disparition de 100 000 postes supplémentaires en 2025. « Si nous n’avons pas de budget très rapidement, ça va être la grande glissade de l’emploi. Les défaillances d’entreprises ont progressé de 25 % en 2024. Un chiffre qui a atteint un niveau proche de celui de 2016. Les entreprises sont fragilisées. Surtout qu’elles disposent d’une masse salariale qui n’a aucun rapport avec le niveau d’activité attendu. »
Des mesures urgentes réclamées
Pour éviter l’effondrement, la FFB appelle à l’adoption rapide d’une loi de finances pour 2025. Elle plaide pour la réouverture du Prêt à taux zéro (PTZ) à tous les territoires et à tous les types de logements. De plus, la fédération insiste sur la nécessité d’une exonération des droits de succession et donation jusqu’à 100 000 € pour l’achat d’une résidence principale neuve. Elle demande aussi une baisse de la Réduction de loyer de solidarité (RLS) et un renforcement des aides à la rénovation énergétique du parc social.
« Nous souhaitons un maintien du budget de MaPrimeRénov’ à son niveau actuel de 4,2 Md€. Par ailleurs, nous insistons sur l’importance de simplifier les règles administratives et de mieux harmoniser les contrôles liés aux rénovations énergétiques. Ces mesures sont indispensables. Une activité immobilière dynamique est essentielle pour l’économie nationale. Agir vite est une priorité pour sauver le secteur et ses emplois », déclare Olivier Salleron. Et de conclure : « Nous militons pour que Valérie Létard soit reconduite en tant que ministre chargée du Logement. Elle connait bien le secteur. Toutes les mesures qu’elle a prises durant le laps de temps où elle était en fonction ont été essentielles. Une non-réélection de Valérie Létard serait une énorme déception pour la filière. »
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