Depuis avril dernier, ce qui a été l’emblème du Mouvement métaboliste au Japon, n’est plus. La tour-capsule Nagakin a été démantelée. Retour sur son histoire.
Située dans le quartier de Ginza à Tokyo, la tour-capsule Nagakin est la première œuvre majeure de l’architecte japonais Kisho Kurokawa (1934 – 2007). Ce dernier est reconnu comme l’un des fondateurs du Mouvement métaboliste. Qui connaît son âge d’or dans les années 1970 avec la tenue de l’Exposition universelle de 1970, à Suita (Osaka). Puis, l’inauguration de la tour Nakagin, à Tokyo en 1972.
Un démantèlement devenu obligatoire
L’emplacement retenu pour la tour-capsule se situe à Ginza, à la croisée des quartiers qui concentrent une majorité de bureaux d’affaires et donc avec eux, les futurs locataires visés par l’architecte. En 1972, le Sud du quartier de Ginza présente un paysage urbain peu élevé. La vue offerte par les derniers étages de la tour permet donc de bénéficier d’un panorama dégagé. Les allures de vaisseau spatial de la tour-capsule sont visionnaires pour les années 1970 et la tour devient vite un symbole emblématique de la capitale japonaise. Mais avec le temps, elle ne respectait plus certaines règles de salubrité et de sécurité impératives. En particulier, les problématiques sismiques. Il faut dire que la tour était prévue pour être rénovée tous les 25 ans. A raison d’un coût de 70 000 € par capsule, cette rénovation n’a jamais eu lieu. Il a donc été décidé qu’elle serait démantelée par la société Tokyo Build, faute de moyens pour la rénover. Il s’agit d’un démantèlement et non d’une démolition. Certaines capsules ont trouvé acheteurs, d’autres seront exposées dans des musées aux quatre coins du monde, comme le Centre Pompidou par exemple…
M. C.