Les granulats végétaux s’offrent une pré-norme

Depuis plus de vingt ans, la France développe une solide expertise dans la confection de bétons biosourcés. Malgré cela, de nombreux acteurs de la filière, précurseurs dans ce domaine, se heurtent à un obstacle majeur : l’absence d’une norme qui encadre la caractérisation des bétons intégrant des particules végétales.

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C’est pourquoi, après trois ans de travaux, la Guilde Sable Vert dévoile les résultats du programme “Normalisation des granulats pour bétons biosourcés” (NG2B). Ce dernier vise à normaliser les granulats végétaux qui entrent dans la formulation des mortiers et des bétons biosourcés. Ce nouveau référentiel commun a pour but de forger l’identité de la future norme.

Une carte d’identité des granulats végétaux

Pour mener à bien ce projet, l’association a pu compter sur le soutien financer de l’Ademe¹. Ainsi que sur celui de ses partenaires issus de le R&D des filières agricoles et industrielles. Du côté des producteurs, on retrouve Sika, Vicat et son béton de chanvre Biosys. Mais aussi, l’Akta avec son béton végétal projeté BVP. Quant aux laboratoires, le Cerema², l’ENTPE³ et UniLaSalle⁴ contribuent à ce programme éco-durable. Tout comme le bureau d’études BioBuildConcept.

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Aujourd’hui, une carte d’identité des granulats végétaux émerge de ce consortium. Elle compile les spécificités susceptibles d’influencer les caractéristiques techniques et environnementales des mortiers et des bétons biosourcés. « Ces solutions répondent aux exigences énergétiques et environnementales actuelles, déclare Bernard Boyeux administrateur de la Guilde Sable Vert. Le recours à des matières premières renouvelables conjugué à la captation et au stockage de carbone en fait des matériaux à forte valeur écologique. D’autant que les ressources végétales, telles que le chanvre, le colza, le lin le miscanthus ou le tournesol, sont nombreuses et abondantes en France. »

Démocratiser l’usage des bioressources

Ainsi, cette classification des granulats biosourcés va servir de base aux différentes formulations que les industriels élaboreront pour leurs produits. Mais elle assure aussi un cadre salutaire pour les maîtres d’œuvre. « Qui dit “pré-norme”, dit “professionnalisation dans l’acte de construire”, souligne Emmanuelle Andreani architecte de l’agence éponyme. Mais aussi démocratisation de l’usage des bio-ressources à l’échelle des territoires. Tendre à la normalisation, c’est rendre conforme, donc établir un cadre contractuel et véritable. Cela touche aussi à l’aspect assurantiel. Cette pré-norme accompagne les acteurs vertueux et valorise le savoir-faire artisanal. De plus, elle va nous aider à assouplir les échanges avec les maîtres d’ouvrage et les bureaux d’études. D’ailleurs, certains sont frileux à l’emploi des matériaux biosourcés. Il faut parfois employer beaucoup de pédagogie pour instaurer confiance et prise de conscience. Cette classification est primordiale pour ouvrir la voie à des projets innovants en termes d’empreinte carbone. »

¹Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

²Centre d’études et d’expertise sur les risques, la mobilité et l’aménagement.

³Ecole nationale des travaux publics de l’Etat.

⁴Institut polytechnique.