L’industrie cimentière française s’apprête à signer un Green Deal avec l’Etat, un “Engagement pour une croissance verte”.
Chaque année, la filière cimentière valorise près de 3,5 Mt de déchets. Et ceci, de deux manières. En remplacement partiel des constituants de base du ciment (calcaire et argile) : il s’agit de la valorisation matière. En remplacement des combustibles fossiles (coke de pétrole, charbon, fioul lourd) : c’est la valorisation énergétique. En 2015, le taux de substitution atteignait déjà 38 % pour l’ensemble des cimenteries françaises. La filière souhaite faire passer ce taux à 50 % dans les années à venir. Le projet de Green Deal, que le Syndicat français de l’industrie cimentière (Sfic) espère signer, en juin prochain, avec le ministère de l’Environnement, devrait favoriser et faciliter la réalisation de cet objectif. Mais de quoi s’agit-il ? Le Green Deal, ou “Engagement pour une croissance verte”, constitue une démarche volontaire et réciproque entre l’Etat et les entreprises, en vue de lever, de manière pragmatique, les freins et autres barrières à l’économie circulaire.
« La signature du Green Deal cimentier constituera le premier pas de notre engagement et devra encore être formalisé », souligne Raoul de Parisot, président du Sfic. Cet engagement doit avant tout permettre à la profession d’accroître la valorisation énergétique de déchets biomasse issus de la démolition et des chantiers. L’industrie cimentière vise les 45 % d’augmentation à l’horizon 2020, par rapport aux volumes valorisés en 2015. L’engagement a donc vocation à impulser l’instauration d’une filière de mise à disposition des déchets biomasse. Et par extension, d’encourager la déconstruction sélective, voire d’instaurer des lots dédiés à la gestion des déchets dans les marchés publics.
En augmentant la part d’énergie issue des déchets, l’industrie cimentière contribue à la moindre consommation d’énergies fossiles, telle que prévue dans la loi relative à la Transition Energétique pour la croissance verte. Loi qui prévoit une réduction de l’ordre de 30 % d’ici à 2030. En parallèle, l’objectif est d’augmenter la part d’énergie renouvelable consommée : + 23 % à horizon 2020 et + 32 % en 2030. Ainsi, la hausse significative de la part d’énergie originaire des déchets biomasse permettrait à l’industrie cimentière de réduire ses émissions CO2 au niveau national et de limiter, de facto, son empreinte environnementale. « Ce projet d’engagement pour la croissance verte permet une reconnaissance de nos actions sur l’économie circulaire. Cette nouvelle étape favorise une vision partagée entre les industriels et l’Etat sur les enjeux de la valorisation des déchets biomasse en cimenterie », conclut Raoul de Parisot.