Pour accueillir les chercheurs de l’Ifsttar, l’architecte Jean-Philippe Pargade a dessiné une vague de béton protégeant une dalle d’essai exceptionnelle. Quand le développement sur chantier rencontre la recherche fondamentale… Le bâtiment s’ouvre donc par un porte-à-faux habité de 12 m, avec quatre étages sur le dos. L’originalité technique tient du fait que la façade, pourvue […]
Pour accueillir les chercheurs de l’Ifsttar, l’architecte Jean-Philippe Pargade a dessiné une vague de béton protégeant une dalle d’essai exceptionnelle. Quand le développement sur chantier rencontre la recherche fondamentale…
Le bâtiment s’ouvre donc par un porte-à-faux habité de 12 m, avec quatre étages sur le dos. L’originalité technique tient du fait que la façade, pourvue de nombreuses fenêtres irrégulières, ne permettait pas l’utilisation de renforts. Ainsi, c’est un prémur au maillage sur mesure qui a été mis en place, complétant un plancher alvéolaire de grande portée.
Mais, d’un point de vue architectural, c’est bien la vague de béton, au centre du complexe, qui attire l’attention. Si des réalisations en formes arrondies ont déjà été faites par le passé, très peu d’entre elles formaient des voiles en forme de S. C’est le défi qu’a été lancé à Léon Grosse et à La Française de Montage, qui ont dû inventer coffrages et phasages pour que le béton incarne le trait de crayon de l’architecte.
Pour effectuer leurs essais, les chercheurs de l’Ifsttar ont besoin d’une dalle qui répond à des caractéristiques techniques drastiques : un dalle supérieure de 60 m x 10 m, d’une épaisseur de 95 cm et de 125 cm, dalle qui ne doit pas bouger de plus de 1 mm. Cette dalle est complétée par un mur de réaction en L de 5 m de haut, capable de résister à une poussée de 100 t à l’endroit le plus fragile sans bouger de plus de 1 mm lui aussi.
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« C’est bien simple, nous avons signé le chantier pour une surface avec de multiples facettes donnant l’image d’une vague. A l’arrivée, nous réalisons une véritable vague », explique Mario Plazzota, directeur de travaux chez Léon Grosse.
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Structurellement, la vague est supportée sur des poteaux circulaires, sans poutres. Puisque l’ensemble n’avait pas de joints de dilatation, les ingénieurs ont dû poser le tout sur des appuis glissants avec des jupes métalliques (familièrement appelés “casseroles”) sur des appuis en Téflon.
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Pour réaliser la forme de la vague, l’idée a été de mettre des plaques de contreplaqué dans le sens de la longueur, avec les 55 cm d’épaisseur de béton. Celles-ci se déformaient naturellement pour suivre la bonne courbure.
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Sous la vague, l’Ifsttar installera ses bureaux, ses halls de recherche, ainsi que la dalle d’essai.
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La dalle vaguée a été coulée sur huit mois, à raison d’étapes de 500 m2, à l’aide d’un béton de classe de consistance C 40/50.
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La conception des bâtiments tertiaires n’a pas posé de problèmes particuliers, il s’agit là de murs préfabriqués classiques.
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En tout, ce sont 80 poteaux qui supportent la structure, taillant entre 70 et 100 cm de diamètre et jusqu’à 12 m de haut. La dalle ondulée, en elle-même, mesure 10 000 m2, pour 55 cm d’épaisseur, soit l’équivalent 55 000 m3 de béton de type C40/C50 couplé à 135 kg/m2 d’armatures.
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La dalle vague sera entièrement végétalisée.
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Un porte-à-faux de 12 m habitable a été réalisé grâce à un prémur au maillage sur mesure, mis en place en complément d’un plancher alvéolaire de grande portée.
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Skako Concrete a installé sur place une centrale mobile Mob, dotée d’un malaxeur de 1,25 m3, utilisée à une capacité de 35 m3/h, additionnée de 5 silos. Cette centrale a été modifiée pour les besoins du chantier pour permettre de réaliser la recomposition granulaire nécessaire à la formulation des bétons les plus techniques.
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La future dalle d’essai, qui prendra place sur cette zone, ne devra pas bouger de plus de 1 mm pour être validée.
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Techniquement, la dalle ressemble à un gros sandwich. Sur les barrettes, une première dalle, dite “inférieure”, est coulée en béton C 60/75 sur une épaisseur de 40 cm. Dessus prend place un quadrillage de voiles de 5 m de haut pour une épaisseur de 60 cm.
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D’une épaisseur de 95 cm, pour partie, et de 125 cm, la dalle est coulée en cinq phases, par pompage, consommant à chaque fois 120 à 150 m3 de béton. Le béton est un C 80/95 de haute volée.
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Schéma de coupe de la dalle.
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