Il vient de l’Aude et est installé en Ile-de-France depuis plus de 40 ans. Il a fait les beaux jours de l’art urbain des années 1970 à 1990. Rencontre avec l’artiste Jacques Tissinier.
Il vient de l’Aude et est installé en Ile-de-France depuis plus de 40 ans. Il a fait les beaux jours de l’art urbain des années 1970 à 1990. Rencontre avec l’artiste Jacques Tissinier.
Du haut de ses 80 ans, Jacques Tissinier est toujours très prolixe sur son travail. D’abord peintre, puis sculpteur, il a voué son œuvre à un destin signalétique, à l’art urbain et autoroutier : les “Tissignalisations”. Il signe d’abord aux abattoirs de Pamiers (09) une première œuvre murale signalétique en laque sur métal (1968), déplacée récemment vers la verrière de l’ancien hôpital de la ville. Et les abris bus de Port Barcarès (66), en acier émaillé au four (1969). Puis, il “s’attaque” aux autoroutes et aux bâtiments publics avec des œuvres, qui rivalisent de force, d’élan : véritables signes incontournables placés au carrefour de notre quotidien. Dans le secteur des Corbières (11), on peut encore découvrir l’aire “la plus fluviale” de Port-Lauragais (31), “la plus festive” du Belvédère d’Auriac (11) et “la plus fortifiée” celle de la forteresse de Salses (66). Enfin, selon Vinci Autoroutes (ex-Autoroutes du Sud de la France, Cofiroute, Escota et Arcour), l’aire “la plus énigmatique”, celle de Pech Loubat (11). Cette sculpture monumentale en béton, baptisée “Les Chevaliers cathares”, a été installée en 1980, en bordure de l’autoroute des Deux Mers sur le territoire de Narbonne. Elle regroupe trois “chevaliers” en béton de 13 m de haut chacun, qui « évoquent le souvenir cathare ». Surplombant l’A61, cet ensemble propose une vision conceptuelle des chevaliers cathares. Les silhouettes, épurées, ressemblent peut-être davantage à des robots sentinelles géants, qui veillent… Un véritable observatoire. Jacques Tissinier a signé également en 1998, le mur d’enceinte des établissements Sika, au Bourget (93), toujours visible. Sur 86 m de long, se déroule une sculpture minérale monumentale en bas-reliefs, dont les éléments esthétiques qualifient l’image de marque de Sika : la métamorphose d’un triangle magique. Ces éléments sont en béton architectonique constitué de granulats de silex des carrières de Seine-Maritime et désactivé au démoulage. Une préfabrication assurée par Cibetec. C’est le président directeur général de Sika France à l’époque, Robert Diez, venant d’ASF et ayant apprécié les Chevaliers cathares, qui avait sollicité l’artiste pour cette création.
M. C.